Quand Victoriaville voit loin…

Pas d’annonce concrète comme l’an dernier avec le programme avec le programme Réno-Quartiers. Mais en projetant Victoriaville dans le futur, mercredi, au souper du maire de la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable (CCIBFE), André Bellavance a évoqué la possibilité d’une deuxième piscine intérieure, d’une éventuelle passerelle pour remplacer le viaduc et de l’aménagement d’une plage urbaine au parc Terre-des-Jeunes.

De plus, le premier magistrat, en traitant du développement industriel, a laissé entendre une annonce à venir, du jamais vu, selon lui. «On a hâte de vous donner les détails de cette annonce dans un secteur innovant. Il est question d’investissements majeurs que je n’ai jamais vus de mon existence», a-t-il affirmé.

Le maire de Victoriaville s’adressait à quelque 230 personnes réunies au Centre des congrès de l’Hôtel Le Victorin pour cette activité de la CCIBFE, un souper placé sous le thème «Voir loin».

Quelque 230 personnes ont répondu à l’invitation de la CCIBFE. (Photo www.lanouvelle.net)

Avant de parler d’avenir, le maire Bellavance a effectué un retour dans le passé de la dernière décennie au cours de laquelle «le visage de la ville a beaucoup changé» en plus de voir sa population croître de 12%.

Pour le futur, la construction d’une autre piscine intérieure constitue un projet sérieux, faisant partie des priorités, a-t-il dit, sans se commettre à avancer un échéancier. «Le projet se trouve sur la planche à dessin. On doit le planifier. Comme c’est arrivé dans le passé avec les arénas, on constate une grande utilisation de la piscine qui a 10 ans. Elle est utilisée à pleine capacité, a fait remarquer le maire Bellavance. Comme ville, on doit penser à ces infrastructures dont les gens ont besoin.»

Pour concrétiser un tel projet de plusieurs millions de dollars, la Ville pourrait se qualifier pour des subventions. «Mais, a prévenu le maire, on se doit de mettre les priorités aux bonnes places, de s’assurer de la capacité de payer des contribuables et se rappeler que rien n’est coulé dans le béton. Des imprévus et des changements dans l’ordre des priorités peuvent survenir.»

Passerelle et plage urbaine?

Bien malin qui peut prédire à quel moment le ministère des Transports du Québec déterminera la fin de vie utile du viaduc qui enjambe le boulevard Jutras, près du Marché public, une infrastructure empruntée par les piétons et les cyclistes.

Le maire André Bellavance salue, toutefois, le travail de ses troupes qui s’y préparent déjà. Une employée a même dessiné un croquis de ce que pourrait avoir l’air cette intersection avec une passerelle. «Nos équipes planifient, se préparent à toute éventualité. Il y aura une consultation publique, le temps venu, mais la passerelle pourrait devenir une signature pour la Ville», a-t-il imaginé.

Par ailleurs, la rivière Nicolet, ayant repris son lit naturel à la suite des travaux au barrage Zachée-Langlais, cela rendrait possible l’aménagement d’une plage urbaine au parc Terre-des-Jeunes. «Un beau projet que j’ai à cœur. Le conseil municipal également aimerait offrir aux gens du secteur et à toute la population un endroit pour aller profiter de la belle rivière. Mais pas question de dénaturer le parc, a-t-il précisé. Il y a moyen d’attirer la population pour qu’elle s’approprie ce beau lieu de rassemblement pour les familles, pour des gens de tous les milieux. Ce projet a toujours été dans l’air, mais maintenant, on s’y penche plus sérieusement.»

Autres projets

La Ville a, dans ses cartons, des projets divers, comme des travaux dans ses deux bibliothèques, de même qu’au centre communautaire d’Arthabaska et au Pavillon Arthabaska où on agrandira la terrasse «très populaire», a noté le maire.

Victoriaville compte réaménager le parc Bellevue et y refaire notamment les terrains de tennis, en plus de rénover les vestiaires et les surfaces de jeu au Pavillon Agri-Sports.

Quant au programme Réno-Quartiers annoncé l’an dernier, il se voit bonifier. Victo consent une enveloppe de 300 000 $ et Québec pourrait faire de même.

En 2019, la Ville, au départ, devait consentir 150 000 $. Elle a plutôt alloué près de 250 000 $, permettant la réalisation de 26 projets pour des investissements frisant les 900 000 $.

La nécessaire lutte aux changements climatiques

«Voir loin», a fait valoir le maire André Bellavance, signifie aussi faire face aux situations imprévisibles «qui deviennent de plus en plus prévisibles».

«On a le devoir de réagir aux impacts causés par les changements climatiques», a-t-il soutenu, tout en rappelant les actions entreprises par la Municipalité : acquisition de véhicules électriques, règlementation pour restreindre les pesticides, adhésion à la Communauté bleue, programme Victoriaville habitation durable «fort apprécié des citoyens et des entrepreneurs et qui bat des records années après année».

«Il y a aussi, en matière de transport collectif, Taxibus qui connaît un véritable succès avec un record de quelque 240 000 déplacements au cours de la dernière année», a observé le premier magistrat, ajoutant qu’il fallait donner aussi d’autres alternatives aux citoyens, comme l’auto-partage et le vélo-partage, par exemple. «Nous pensons nos rues et stationnements pour réduire l’impact des îlots de chaleur. Bientôt, nous proposerons un plan d’agriculture urbaine. Nous voulons que la ville soit de plus en plus verte», a-t-il plaidé.

Le maire Bellavance en discussion avec le DG de Vivre en ville, Christian Savard. (Photo www.lanouvelle.net)

Talk-show

Comme s’il animait une émission de télé, le maire de Victoriaville a reçu le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard, selon qui, les villes doivent s’adapter et combattre pour diminuer les impacts des changements climatiques en agissant notamment sur la façon de se déplacer, sur la manière de construire les villes. «Faire les choses comme on l’a toujours fait n’est plus à l’ordre du jour. Il faut faire plus et plus vite», a-t-il soutenu, tout en saluant les efforts de Victoriaville. «Quand je vois Victoriaville se projeter dans le futur, je constate que vous allez dans la bonne direction», a-t-il exprimé, invitant Victo à maintenir son leadership en matière de développement durable. «Continuez à faire preuve d’audace et à être les premiers à accomplir des choses, a-t-il signalé. Vous avez un bon bilan».

Invités aussi par le maire à son «talk-show», Anaïs Berthiaume et Maxime Genion Perron, deux jeunes élus au conseil jeunesse, ont également fait part de leurs préoccupations environnementales à travers les orientations retenues parmi lesquelles on retrouve l’inclusion de l’environnement et du développement durable dans tous les événements, travaux et activités qu’ils créeront, de même que le bannissement du plastique à usage unique.

Le maire de Victoriaville s’est entretenu aussi avec deux élus du conseil jeunesse, Anaïs Berthiaume et Maxime Genion Perron. (Photo www.lanouvelle.net)

Le maire Bellavance les a questionnés, de plus, sur leur vision de Victo dans le futur. «Je vois une ville en forme, qui bouge beaucoup et qui favorise le bien-être et le vivre ensemble malgré les différences et les visions opposées», a fait valoir Maxime Genion Perron.

Anaïs Berthiaume, elle, imagine une ville dynamique, à l’écoute de sa population, des jeunes et des moins jeunes. «Qu’on puisse exprimer nos idées, qu’on les écoute et les applique. Que la ville soit aussi de plus en plus verte, qu’elle soit en avant par rapport à l’environnement et à ce qu’elle fera pour contrer les impacts de changements climatiques», a-t-elle souligné.

Ravi, André Bellavance les a félicités pour leur vision. «La relève est assurée, a-t-il lancé. Je suis heureux de pouvoir compter sur des jeunes de cette envergure. J’aimerais vivre dans la ville que vous venez de décrire.»

En conclusion, «voir loin, a-t-il signalé, c’est de travailler pour qu’eux aussi, les jeunes, puissent rêver de bâtir le Victo de leurs rêves, le Victo de demain. C’est de prendre aujourd’hui les orientations et les décisions pour les générations futures».

Il s’agissait, mercredi soir, du 17e souper du maire, une initiative instaurée par la CCIBFE en 2004 durant le règne de Roger Richard.