Braquage et séquestration : détention ordonnée pour deux accusés

Mandy Tropia et Rushawn Smith, tous deux âgés de 19 ans, ont échoué dans leur tentative de recouvrer leur liberté. En début de soirée, mercredi, au palais de justice de Victoriaville, le juge Simon Ricard de la Cour du Québec a ordonné leur détention pour toute la durée des procédures judiciaires.

Ces deux accusés font partie des cinq individus arrêtés en lien avec un crime violent, un braquage de deux logements avec séquestration, dans la nuit du 26 novembre sur la rue de l’Académie à Victoriaville.

Le juge Simon Ricard à l’époque où il était avocat.

Pendant un peu plus d’une heure, le magistrat, après s’être accordé une période de réflexion et de vérifications d’une trentaine de minutes, a expliqué et motivé sa décision en s’appuyant sur les enseignements des tribunaux supérieurs.

Un jugement qui survient après avoir entendu chacune des parties, l’avocat des accusés, Me Guy Boisvert, et la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, qui a fait entendre, pour sa part, un seul témoin, l’enquêteur Marc-André Charland de l’équipe des enquêtes sur les crimes majeurs de la Sûreté du Québec de Sherbrooke.

L’audience sur la remise en liberté, entamée mardi après-midi, s’est donc échelonnée sur deux jours avec la présence d’une interprète judiciaire du palais de justice de Montréal chargée de traduire les échanges, au bénéfice des accusés de langue anglaise, lorsque les parties et le juge s’exprimaient en français.

L’enquête sur remise en liberté s’est tenue sous le coup d’une ordonnance de non-publication interdisant la publication ou la diffusion, de quelque façon que ce soit, de la preuve recueillie, des renseignements fournis, des observations faites et des raisons exposées.

Mandy Tropia, qui avait 18 ans au moment des faits présumés, et Rushawn Smith, font face chacun à six chefs d’accusations : complot en vue de commettre un vol qualifié,  vol qualifié avec utilisation d’une arme à feu à autorisation restreinte, deux chefs d’introduction par effraction dans une maison d’habitation et d’y avoir commis des voies de fait avec lésions et deux autres chefs de séquestration.

En faisant part de sa décision, tout en considérant la présomption d’innocence pour les accusés et le fait que la détention constitue une mesure exceptionnelle, le juge Ricard a notamment fait valoir que les garanties, offertes par les accusés et leurs proches pour obtenir leur remise en liberté provisoire, lui apparaissaient insuffisantes pour assurer la protection des victimes et des témoins.

En anglais, le magistrat a aussi indiqué que, dans le public, les personnes raisonnables et bien informées des circonstances de cette affaire perdraient confiance dans l’administration de la justice s’ils recouvraient leur liberté.

La suite des procédures, pour les deux jeunes accusés, a été fixée, pour la forme, au 3 février.

Les trois autres accusés

Dans cette même affaire, les trois accusés, André Patrick Allen, 29 ans, Angel Alvarez Martel, 20 ans, et Jean-Paul Kewa Mutombo, 40 ans, ont aussi été emmenés, mardi, en salle d’audience.

Leur audience pour remise en liberté a été reportée pour la forme au 16 janvier.

Angel Alvarez-Martel, le seul en mesure de parler français, a indiqué que son avocat pouvait être présent le 16 janvier.

Sur la rue de l’Académie, le 26 novembre dernier

Aucun avocat ne représentait les deux autres. Toutefois, Me Jean-Riel Naud de l’Aide juridique de Victoriaville a effectué des démarches et il leur a remis une liste de tous les avocats de Drummondville, Trois-Rivière et Sherbrooke en mesure de tenir un procès en anglais sans recours à un interprète.

Angel Alvarez Martel et André Patrick Allen répondent des mêmes accusations que Tropia et Smith, sauf qu’Allen fait aussi face à des accusations d’avoir braqué une arme à feu, d’avoir déchargé intentionnellement une arme à autorisation restreinte et d’avoir tué un chien. S’ajoute aussi pour lui une accusation d’entrave. Il aurait décliné une fausse identité.

Quant à Jean-Paul Kewa Mutombo, le ministère public l’accuse de complot afin de commettre un vol qualifié, de complicité après un vol qualifié, mais aussi d’entrave aux agents de la paix et de bris de conditions.

Les événements pour lesquels ils font face à la justice se sont produits vers 2 h 45 dans la nuit du 26 novembre dans un duplex de la rue de l’Académie à Victoriaville.

Des individus ont fait irruption dans les deux logements dans lesquels deux dames y ont été séquestrées.

Des patrouilleurs, selon la Sûreté du Québec, se trouvaient à proximité lors de l’appel d’urgence et ils ont pu rapidement boucler le secteur  pour ensuite, parfois à la suite d’une course, épingler quatre des cinq malfaiteurs. Le cinquième a été arrêté en soirée.

Les résidentes, pour leur part, avaient été conduites au centre hospitalier Hôtel-Dieu d’Arthabaska pour y soigner certaines blessures.