Kinovicto : une cellule bien vivante

Jeudi soir a eu lieu le Kino expérimental organisé par la cellule Kinovicto. Une soirée qui a permis la présentation de 21 films au Cabaret Guy-Aubert du Carré 150 de Victoriaville.

Les deux organisateurs derrière cette soirée, Mia Guillemette et Alexandre Fournier, ont tracé un bilan positif au lendemain de l’événement. Ceux qui ont décidé de remettre en fonction la cellule Kinovicto, il y a plus d’une année, en étaient à leur deuxième Kino expérimental.

«Je ne suis pas une kinoïte, mais j’étais familière avec le mouvement. Oeuvrant dans l’événementiel, on m’a approché pour l’organisation», se souvient-elle. Elle a voulu inclure dans le processus son amoureux Alexandre Fournier, lui-même kinoïte et réalisateur à la TVCBF.

«J’ai été plus actif dans le mouvement Kino à partir de 2010 alors que j’ai réalisé et joué dans quelques films du genre. J’ai toujours trouvé que le Kino était presque essentiel à des créateurs qui veulent expérimenter. Comme comédien, j’ai joué dans un paquet de films que je n’aurais pas pu autrement qu’avec le Kino», apprécie-t-il.

Cette forme cinématographique permet de rassembler les amateurs et professionnels devant un écran libre, où on peut expérimenter sans jugement. «Pour le Kino expérimental, nous avions fixé certaines limites comme une durée de 12 minutes maximum et les films présentés ne devaient être ni corporatifs ni commerciaux», ont-ils expliqué. Les réalisateurs devaient aussi être sur place afin de présenter leur œuvre, mais également pour réseauter avec les autres sur ce style qui permet d’aller chercher l’essence du propos dans différents contextes.

«Le Kino, c’est une école pour plusieurs et de plus en plus de professionnels en font», estime Alexandre. Lui-même met en valeur les apprentissages faits avec cette forme artistique dans son travail de réalisateur à la TVCBF, où le contexte est plus modeste que dans les grandes chaînes de télévision commerciales. Avec le Kino, c’est la volonté de créer qui prime et c’est ce qui attire plusieurs vers ce genre.

À preuve, la soirée du 5 décembre regroupait 21 films accompagnés de leurs réalisateurs, ce qui représente plus d’une heure 40 minutes, juste pour la projection. Cela donne, au final, en ajoutant les présentations, un événement de plus de trois heures. «Ça sort les créateurs de leur zone de confort et du cadre habituel. Il y avait différents styles, dont certains présentés par des étudiants du Cégep ou des gens d’ateliers du Centre communautaire», apprécie Mia. La soirée est également une occasion de donner envie aux simples spectateurs de commencer à produire des films… «Tous sont restés fébriles jusqu’à la fin et sont même demeurés sur place pour discuter après», apprécient les organisateurs.

Mia et Alexandre ont bien repris en main la cellule Kinovicto. Outre l’activité du 5 décembre, ils préparent deux soirées de visionnement au cours de la prochaine année. Une première en mars, le 28 plus précisément, où le duo souhaite suggérer aux gens de présenter des films  qui mettent l’accent sur le travail des femmes (dans la foulée du 8 mars journée internationale du droit des femmes).

Une seconde aura lieu en octobre avant le Kino expérimental 2020. Pour ces deux événements, ils voudraient sortir les projections des lieux institutionnels habituels afin d’amener les films à des gens qui, autrement, passeraient à côté. «On y va graduellement, toujours avec l’objectif de donner aux créateurs d’ici une vitrine. D’ailleurs, les 21 films du Kino expérimental provenaient principalement d’ici», ont-ils insisté.

Ce couple souhaite créer et offrir quelque chose à Victoriaville. Mia est originaire de la municipalité où elle a grandi avant de partir pour Montréal. Elle est de retour depuis environ une année et demie et a convaincu son Alexandre de venir la rejoindre. En reprenant la cellule Kinovicto ensemble, ils espèrent combler un besoin pour certains créateurs. «La proximité des gens ici permet plein de choses. On peut s’impliquer facilement. C’est stimulant lorsqu’on sent qu’on peut contribuer et que les initiatives sont bienvenues», apprécie Alexandre qui, lui, a découvert la région.

La cellule Kinovicto est formée, de près ou de loin, d’une centaine de personnes actuellement.