Des racines et des ailes pour le Carrefour des générations du Grand Daveluyville

Après certains jours plus sombres, l’horizon s’éclaire pour le Carrefour des générations du Grand Daveluyville. Actif depuis 2016, l’organisme vient de recevoir deux cadeaux : une reconnaissance officielle du ministère de la Santé et des Services sociaux qui lui assurera une aide annuelle minimale de 25 000 $, de même qu’une contribution de 25 000 $ de la Caisse Desjardins des Bois-Francs.

Un proverbe dit qu’«on ne peut donner que des choses à ses enfants : des racines et des ailes», a souligné Nancy Croteau, membre du conseil d’administration du Carrefour. «Ces cadeaux obtenus nous donnent des racines et des ailes. Des racines pour s’implanter solidement dans le milieu et des ailes pour prendre notre envol»,  a-t-elle exprimé.

Parce que le Carrefour des générations, en place depuis février 2016, a vécu des jours pas toujours ensoleillés. «Au départ, nous avions reçu certaines subventions sans récurrence, le tout mêlé à quelques activités de financement, quelques demandes de subventions, des tonnes de projets et beaucoup d’énergie déployée de membres impliqués et remplis de confiance», a exposé la coordonnatrice Claudia Doucet.

En avril dernier, le Carrefour avait bien peu d’argent dans ses coffres, et aucune assurance de rentrée d’argent. Pourtant, les besoins sont immenses. «Seulement en 2018-2019, pas moins de 529 actions et interventions d’aide directe réalisées en personne, par téléphone ou par Facebook, a fait savoir la coordonnatrice. De l’aide qui a pris la forme d’accompagnement, d’accueil, d’écoute, de soutien, de références, de demandes d’informations et de personnes en situation de détresse.»

Mais, après «avoir étiré l’élastique jusqu’au bout, avec l’espoir plein les bras», les intervenants du Carrefour ont vu leurs efforts récompensés.

Convaincre

Le temps d’obscurité semble maintenant chose du passé. «Nous avons eu des temps de noirceur, mais, avec des efforts, des statistiques, des exemples, des collaborations, nous avons réussi à démontrer que le Carrefour des générations se qualifiait pour être reconnu auprès du Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ)», a expliqué la présidente Christiane Landry.

(Photo www.lanouvelle.net)

Les gens du Carrefour ont notamment su convaincre que l’organisme avait bien pour mission d’améliorer la qualité de vie des personnes plus défavorisées, que le milieu contribuait activement au fonctionnement et à la réussite de l’organisme, que son action ne dédoublait pas les services déjà offerts et que le Grand Daveluyville, considérant le grand nombre de logements sociaux, est un milieu défavorisé.

«La confirmation que le Carrefour serait accrédité au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) signifie, pour nous, une assurance de pérennité avec une subvention récurrente», a fait savoir la présidente.

Un grand projet : le garde-manger

Avec la reconnaissance obtenue et les contributions financières, le Carrefour des générations pourra aller de l’avant avec ce projet qui ne se trouvait jusqu’ici qu’à l’étape de rêve éveillé.

«Le projet Garde-manger consiste à se réapproprier notre pouvoir de consommation d’aliments sains, de proximité et accessible à tous. Nous visons, entre autres, à éviter le gaspillage dans les champs, à favoriser le mélange des générations, à promouvoir le transfert des connaissances. On souhaite faire des plateaux de travail avec des membres de la communauté, des personnes admissibles à des programmes d’insertion à l’emploi et des utilisateurs du Carrefour», a expliqué Mme Landry.

Le projet comporte trois phases : l’approvisionnement d’aliments frais, locaux, accessibles par le glanage de fruits et légumes auprès des producteurs ; la transformation de ces aliments; et la redistribution des résultats aux producteurs, au partage alimentaire et à ce nouveau projet de repas communautaires «À la soupe», que le Carrefour veut aussi mettre en place.

Tout ce grand projet requiert un déménagement pour le Carrefour qui se cherche un endroit approprié. L’organisme devra aussi procéder à l’embauche d’un chargé de projet, d’un cuisinier et d’un travailleur de rue voué à la conciliation, à la résolution de conflit et à la détection des difficultés sous-jacentes.

Des commentaires

Présent à la conférence de presse, mercredi avant-midi, le directeur général de la Caisse Desjardins des Bois-Francs, Benoît Bélanger, s’est dit fier d’appuyer un tel projet. «Mais pour apporter un appui, ça prend des gens engagés», a-t-il signalé.

«Vous êtes des gens de cœur, dédiés à la cause», a renchéri Benoît Plamondon, attaché politique du député fédéral, Alain Rayes.

Carl Grondin, représentant du député provincial Donald Martel, a rappelé que le député a toujours défendu la ruralité.

Conseiller à Daveluyville, Raynald Jean a salué le travail de tous et fait valoir que la reconnaissance obtenue constituait, pour le Carrefour, une étape importante pour son développement.