Roland Boulanger : l’entreprise en difficulté depuis des années

Roland Boulanger de Warwick n’a pu générer des profits depuis 2011, de sorte que l’entreprise a enregistré depuis ce temps des pertes d’opération cumulées de 10,3 millions de dollars.

C’est ce qu’on apprend, notamment, dans le jugement sur la demande d’ordonnance de séquestre prononcé le 8 novembre par la juge Marie-Paule Gagnon de la Cour supérieure du Québec. L’exercice financier 2018 faisait état d’une perte nette de près de 5,5 millions $.

La perte de volume avec Rona a fait mal. Entre 2017 et 2018, la détérioration de la perte est passée de 421 000 $ à 5 489 411 $. Les ventes de Boulanger auprès de Rona, son plus gros client, a chuté passant de 21 millions $ en 2016 à 8,8 millions en 2018.

La mise en place d’un premier plan de redressement a échoué, a-t-on constaté en juin 2019, puisque pour les cinq premiers mois de l’année, les états financiers ont révélé une perte cumulative de 1 677 000 $ alors que les prévisions anticipaient une perte d’exploitation de 205 000 $.

L’élaboration d’un nouveau plan de redressement ne se sera pas concrétisée. Au 24 août dernier, pour les huit premiers mois de 2019, la perte s’élevait à 3 432 000 $. Entre juillet et septembre, les pertes cumulées totalisaient 1 725 000 $, malgré la diminution accélérée des inventaires, précise-t-on.

Le 6 novembre, avant que la juge Gagnon ne fasse connaître sa décision, le Tribunal attendant des pièces supplémentaires, la direction de Boulanger a mis à pied ses employés et cessé ses opérations. Au 17 octobre, l’entreprise devait un peu plus de 5 750 000 $ à la Banque Royale du Canada. De plus, sa dette envers Investissement Québec au 31 octobre s’élevait à quelque 2 050 000 $.

Dans son analyse, la juge Marie-Paule Gagnon se dit d’avis que l’ordonnance de séquestre qu’elle a accueillie se voulait «dans le meilleur intérêt de tous les créanciers et conséquemment de la débitrice (Roland Boulanger)».

Le Tribunal a aussi souligné la patience dont ont fait preuve les créanciers depuis l’automne 2018, «alors que la situation financière de la débitrice était très inquiétante».