Il cimente son talent dans les grandes villes

Comme bien de jeunes Victoriavillois, Nicolas Croteau choisit les sciences humaines au cégep, avant de poursuivre ses apprentissages à l’université. S’il exerce le droit pendant quelques années, les affaires l’intéressent, tout comme la construction. Puis, un concours de circonstances le conduit là où il peut déployer tous ses talents, à la tête de Béton Concept A.M.

Nicolas Croteau a 35 ans et son parcours professionnel retient l’attention, notamment par sa formation et le succès qu’il remporte à la présidence de Béton Concept A.M., dont le chiffre d’affaires est passé de 3,5 M $ à 22 M $ depuis son acquisition, il y a trois ans.

Parcours 

À Victoriaville, le jeune Nicolas Croteau joue au football, dans les Vicas et les Vulkins, raconte-t-il. En 2005, il se dirige vers Sherbrooke pour poursuivre ses études dans un programme qui combine le baccalauréat en droit et la maîtrise en administration des affaires, le tout en alternance travail-études. Admis à l’École du barreau, il y passe ses examens et intègre un cabinet en 2010.

«J’ai toujours eu un intérêt pour la construction, confie-t-il. Mon père et mon frère sont dans ce domaine. J’ai travaillé sur des chantiers quand j’étais étudiant, au secondaire et au cégep, pendant l’été», rapporte M. Croteau. Ainsi, lorsqu’il fait ses premiers pas dans un grand cabinet d’avocats et qu’une place se libère au sein de l’équipe du litige civil et commercial, en droit de la construction, il fait valoir son intérêt. Un associé senior le prend sous son aile.

Pendant cinq ans, Nicolas Croteau se penche sur tout ce qui touche le secteur. Il s’intéresse à la responsabilité professionnelle, analyse des contrats et représente plusieurs entrepreneurs et propriétaires. Son expertise se voit alors sollicitée par Atwill-Morin, une entreprise spécialisée en maçonnerie et en réfection de bâtiments, située à Montréal, qui veut profiter de son savoir-faire dans le déploiement de son plan stratégique, notamment. Nicolas Croteau y perçoit un défi. Voilà sa curiosité piquée. «J’étais surpris qu’on me propose la direction générale d’une entreprise de construction qui comptait déjà plus de 200 employés. Pour quelqu’un qui pratique le droit en cabinet, c’était une offre peu commune», signifie-t-il. Il accepte la proposition et se joint à l’équipe, avec qui il a des affinités. «Je ne voulais pas vivre dans le regret.»

Ensemble, ils élaborent un plan qui inclut une croissance et une intégration horizontale favorisant une complémentarité des opérations. Un an et demi plus tard, M. Croteau prend part à l’acquisition de Béton Concept A.M., une entreprise qui œuvre dans la réparation et la réfection de travaux de béton. Nicolas Croteau en assure la présidence et, en seulement trois ans et en misant sur sa diversification, son chiffre d’affaires se multiplie. Alors que Béton Concept comptait sur une vingtaine d’employés, on requiert désormais l’expertise d’une centaine de professionnels.

Complémentarité

En fait, Béton Concept A.M. offre des services complémentaires aux travaux réalisés par Atwill-Morin, déjà bien établie. Depuis l’été, elle l’a d’ailleurs rejoint du côté d’Ottawa, afin de participer à des contrats publics et privés. Des infrastructures routières comme des ponts font partie des défis à relever, mais aussi des stationnements intérieurs, des façades, des balcons et toutes autres conceptions en béton.

«Devenir entrepreneur, c’était un désir. Seul, je n’aurais peut-être pas fait le saut en achetant une entreprise dans le domaine de la construction. Mais il y a également une question d’opportunités et de complémentarité avec mes associés, qui fait qu’aujourd’hui on en est là», relativise-t-il.

Désormais, on pense desservir les clients en mettant de l’avant une offre de services «360̊». En identifiant le béton comme un secteur porteur, on gère mieux les risques, précise l’entrepreneur.

Béton Concept A.M. jouissait en outre d’une bonne réputation et comptait sur une belle équipe, ce qui a profité au succès des dernières années, propulsé par le système de gestion implanté par M. Croteau. «Le défi de la croissance, c’est de mobiliser l’équipe, mais aussi de la gérer correctement. Avec une croissance aussi importante, tu peux rapidement l’échapper», constate-t-il. Structure, rigueur et direction rassembleuse lui apparaissent essentielles. Car, après tout, tous doivent avoir envie de se lever le matin pour atteindre des objectifs clairs.

Ottawa

L’ambition de Béton Concept s’avère de s’implanter à Ottawa de manière durable. Pour ce faire, des travailleurs locaux, dont des gestionnaires, ont renfloué ses rangs. «On croit en notre projet, au long terme et que la réussite passe par de la main-d’œuvre locale», expose Nicolas Croteau. Afin de bien s’intégrer dans ce marché anglophone, ses opérations se font sous le nom d’Atwill-Morin Structure.

L’intérêt de la capitale nationale réside dans le bouillonnement pour la réfection de divers bâtiments. «Il y a un volume de travail, on le sent. Particulièrement à Ottawa, il y a un effort pour que la ville soit revitalisée. Il y a une énorme attention pour la conservation des bâtiments», note-t-il. Comme ailleurs, le vieillissement du parc immobilier se transforme en fin de vie pour certaines installations, créant des opportunités.

Pas question de se tourner vers une autre ville pour le moment. On désire plutôt solidifier ses bases à Montréal et Ottawa.

Hasard

Nicolas Croteau n’aurait pu imaginer son parcours professionnel actuel, alors qu’il était étudiant. Toutefois, il savait que les affaires l’intéressaient. «Une opportunité s’est présentée et je l’ai saisie.» Selon lui, il faut simplement regarder vers l’avant.

Pour Béton Concept, qui a vécu une croissance importante au cours des dernières années, il envisage à présent la pérennité.