Les hommes aussi doivent demander de l’aide

Saviez-vous que 42% des proches aidants sont des hommes? De ce nombre, c’est seulement 10 à 20% qui demanderont de l’aide au cours de leur trajectoire d’aidant.

Le Regroupement provincial en Santé et Bien-être des Hommes rapporte que «près de 25% des hommes vivent de la détresse psychologique». Même si la réalité d’un proche aidant demeure relativement la même qu’on soit un homme ou une femme, la façon d’agir, de gérer ses émotions et de demander de l’aide quant à elle diffère. À l’occasion de la journée internationale de l’homme (19 novembre), l’Appui Centre-du-Québec invite les proches aidants à s’informer et à accepter les services qui peuvent les soutenir dans leur rôle.

«Nous avons fait le constat que parmi les personnes qui utilisent les services de soutien aux proches aidants, les hommes sont sous-représentés avec une moyenne de 23%. Est-ce que c’est parce que l’offre de services n’est pas adéquate? Est-ce qu’ils sont moins enclins à aller chercher de l’aide? Est-ce qu’ils connaissent moins les services? Il faut se poser ces questions», affirme Janik Ouimet, directrice de l’Appui Centre-du-Québec.

Proche aidant, proche aimant

Jean-Paul Pépin est devenu le «proche aimant» de sa conjointe Pierrette atteinte d’un cancer du sein. Il a accepté de partager son histoire, afin d’inciter d’autres personnes à accepter l’aide pour éviter l’épuisement et poursuivre leur accompagnement auprès de l’être cher.

«En avril 2017, on nous annonce que Pierrette a un cancer du sein. Me disant fort et prêt à affronter le combat avec elle, je deviens un proche-aidant, pour une semaine… peut-être deux, pensais-je… Erreur! Me voilà parti! Voyages à l’hôpital pour les traitements, les entrées aux urgences pour hémorragies internes ou des troubles majeurs avec un système immunitaire à plat. Les semaines passent, ma femme ne mange presque plus et n’a quasiment plus de motricité. Me voilà super proche aidant! Devenu infirmier, homme d’entretien, cuisinier, ambulancier… je m’essouffle, mais je n’en parle pas. La fatigue semble visible puisque mes proches me mettent en garde des pièges qui guettent les proches aidants. On me fait sentir que j’ai besoin d’aide, de soutien et d’un peu de répit. Je m’informe donc à la Table des aînés et à l’Appui Centre-du-Québec dont les bureaux sont dans mon patelin. Mon fils m’annonce que le superman que je croyais être devait lâcher prise avant de devenir un patient lui aussi. Comme des mois avaient passés et que ma patiente avait pris beaucoup de mieux, je consentis à faire un petit voyage. Ma conjointe semblait avoir pris du mieux du fait que j’étais plus reposé. De cette expérience, je retiens ceci : si vous devenez un proche aidant, soyez humble, ne vous prenez pas pour un superhéros, car la vie va vous faire comprendre que vous n’en êtes pas un… »

L’histoire de Jean-Paul, c’est aussi celle de Robert, de Pierre, de Guillaume et David. Demander et accepter de l’aide n’est pas simple, mais s’informer sur les services disponibles est déjà un premier pas.

N’hésitez pas à vous informer. Des ressources existent pour vous, pour vous accompagner là où vous en avez besoin!

À propos de l’Appui

L’Appui Centre-du-Québec a pour mission d’améliorer la qualité de vie des personnes proches aidantes de la région. Elle travaille avec les partenaires du milieu à développer des services de formation, d’information, de soutien psychosocial et de répit pour les personnes proches aidantes d’aînés. Pour de l’information sur les ressources disponibles, contactez le service Info-aidant au 1 855 852-7784 ou visitez lappui.org.