La justice climatique alimentera les discussions lors des JQSI

Les Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI), qui se dérouleront du 7 au 16 novembre, proposeront une série de rendez-vous gratuits sous forme de causeries, expositions et ateliers, entre autres, autour du thème de la justice climatique. On sensibilisera les participants aux enjeux de l’urgence climatique, mais on mettra surtout de l’avant des solutions.

L’équipe de Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs (SNSBF), seul organisme de coopération internationale de la région, présente les JQSI au Centre-du-Québec. Pour ce faire, elle a choisi «l’artiviste» Caroline Moreau comme porte-parole. Conviant la politique dans sa pratique artistique, Mme Moreau croit au pouvoir transformateur de l’art et se dit profondément touchée par le sujet de la justice climatique.

«J’ai une vision systémique, autant dans mon travail dans le milieu communautaire que comme artiste. C’est une question de survie, sans être alarmiste», soulève-t-elle. Comment s’occuper de notre planète et ses résidents? «Il faut utiliser tous les moyens pour changer les mentalités et transformer ce monde», indique-t-elle. Pour elle, l’art a toujours représenté un vecteur de transformation sociale. Ainsi, pour le lancement officiel des JQSI, Caroline Moreau et Alice-Anne Simard, biologiste et directrice générale de la Coalition Eau Secours!, formeront un panel intitulé «Engagement et justice climatique», le vendredi 8 novembre, à 19 h 30, au Café Farniente. Le commerce exposera des œuvres signées par la porte-parole pour l’occasion.

Mains tendues

Le samedi 9 novembre, les visiteurs du centre d’artistes Atoll Art Actuel découvriront les résultats d’une création collective, façonnée en partie le 29 septembre lors des Journées de la culture, sous la direction de Shabnam Zeraati, une artiste québécoise d’origine iranienne. Victoriavillois et nouveaux arrivants ont, de concert, mis la main à l’alginate pour en proposer des moulages. L’artiste a concocté par la suite une activité destinée aux JQSI. L’événement permettra en outre de rencontrer Mme Zeraati et les participants. «On veut que les gens se rencontrent et se parlent. Les gens de la région et ceux qui viennent de s’y installer, puisque nous sommes une ville d’accueil pour les réfugiés», exprime Danielle LeBlanc, adjointe aux communications chez SNSBF. La collaboration avec l’Atoll et le Comité d’accueil international des Bois-Francs semblait naturelle pour cet exercice.

Déchets et économie

Le documentaire Tes déchets, ma richesse, réalisé par Karina Marceau, mettra en lumière l’économie circulaire en tant que réponse à l’urgence climatique. Une discussion qui suivra la projection, diffusée au petit auditorium du Cégep de Victoriaville à 19 h, prolongera l’expérience. «Il s’agit de 52 minutes au cours desquelles l’on voit des Québécoises et des Québécois qui non seulement se retrouvent avec des déchets, mais ont trouvé des alternatives. Dans le cadre des JQSI, quand on parle de justice climatique, on ne parle pas seulement des problèmes qu’engendre l’urgence climatique. On veut présenter des humains qui ont repéré des solutions et qui sont actifs en ce sens», souligne Mme LeBlanc.

Le lendemain, dans le cadre des Mercredis des sciences humaines, on proposera l’atelier «Climat et justice sociale : même combat!» aux étudiants et au grand public. «Les premières personnes touchées par ces injustes sont les femmes, les enfants, les peuples déplacés et les premières nations. Il sera question de tout cela», note Danielle LeBlanc.

Du côté de Drummondville, le 13 novembre à 19 h, Alexandre Guilmette offrira la conférence «Bâtir les collectivités viables de demain», où il identifiera des leviers d’engagement pour opérer une transition socioécologique et économique.

Enfin, le jeudi 14 novembre à 19 h, une entrevue publique avec Yara El-Ghadban, une Québécoise d’origine palestinienne, anthropologue et auteure, dans le cadre de Plaisir d’écrire, bonheur de lire, animé par Danielle LeBlanc, à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot, fera découvrir son travail qui traite de l’identité, l’exil, l’appartenance, la diversité et le rapport à l’autre.

Le thème de cette année, la justice climatique, veut mettre en évidence les impacts des comportements d’ici sur des sociétés éloignées, qui apparaissent lointaines sans nécessairement l’être. «S’il y a des gens qui polluent au Nord, il y a au Sud des populations qui en souffrent», indique Mme LeBlanc. Les invitations gratuites constituent autant de moments d’éducation à la citoyenneté mondiale. Car les changements climatiques engendrent des phénomènes qu’on ne peut plus ignorer.

Une tournée d’éducation dans les écoles secondaires s’enclenchera aussi en novembre. Là encore, on abordera ces thèmes par des mises en situation et en identifiant des solutions. «L’idée est de faire de l’éducation et de comprendre ce qui se passe quand on agit ici», conclut Mme LeBlanc.