La Woollen Mills, le fil de l’histoire retracé

La compagnie Warwick Woollen Mills revivra, du 9 au 24 novembre, dans le cadre d’une exposition relatant son histoire et son impact dans la communauté, qui sera présentée à la Maison de la culture de Warwick.

La Société d’histoire de Warwick a concocté l’événement en sélectionnant photos, objets, contrats, tissus, prospectus et archives journalistiques afin de les présenter dans une trame chronologique évoquant 110 ans d’histoire industrielle. Car ce récit, dont le patrimoine bâti de la municipalité témoigne toujours, débute en 1873, avec la construction d’un moulin à carder la laine, raconte André Moreau, membre de la Société d’histoire. Étienne Cantin, un mécanicien «patenteux», loue le moulin et achète l’usine. Naissent les Industries Cantin. Onésime Kirouac, employé des Industries pendant une vingtaine d’années, marie Orise Cantin et reprend l’entreprise en 1920, qui devient la Warwick Woollen Mills. «Toutes les compagnies de Warwick avaient des noms anglais», note M. Moreau.

Lionel Kirouac, qui prend la relève de son père, marque l’histoire de la région. Dans la biographie que nous propose l’exposition, on apprend son engagement auprès de la Chambre de commerce de Victoriaville et le rôle qu’il a joué dans la fondation de la radio CFDA, par exemple. Les autres membres de la famille trouvent aussi leur place sur les murs de l’ancienne gare.

La Wollen Mills, véritable moteur économique pour la localité, embauche jusqu’à 240 personnes en 1945. La majeure partie des familles du village en dépendent. La guerre fait rage, mais on fait de bonnes affaires. «Ce qui les a mis au monde, c’est la Deuxième Guerre mondiale, car ils ont obtenu des contrats militaires énormes», raconte M. Moreau. Le textile y sera filé jusqu’en 1982.

Bâtiments

Deux usines de la compagnie tiennent toujours debout, dont une imposante sur la rue de l’Hôtel-de-Ville. «Il est vraiment typique des bâtiments industriels de l’époque», observe André Moreau. Seul le moulin, situé près de la rivière, a été démoli en 1993.

Une portion de l’exposition consacrée au patrimoine bâti nous dévoile que plusieurs des plus belles demeures de Warwick ont appartenu à des Kirouac, dont l’hôtel de ville, vendu par Lionel Kirouac à la Municipalité. Des dizaines de résidences somptueuses défilent ainsi en images, alors que l’on se rend compte de leur passé.

Communauté

Les visiteurs découvriront le paysage de Warwick au siècle dernier et les fondements de leur tissu social. «Toutes les familles qui ont des racines à Warwick ont passé par la Woollen. Moi aussi, j’ai travaillé là comme étudiant», de dire M. Moreau. Selon lui, ce pan d’histoire intéressera les Warwickois, qui y sont liés de près ou de loin.

Les passions et passe-temps de l’époque trouvent écho dans l’amour pour la fanfare de Lionel Kirouac. «Il l’a fondée et il l’a dirigée pendant 35 ans», rapporte M. Moreau.

Guy Raîche, membre de la Société d’histoire, indique qu’une photographie de 1945 qui présente tous les employés et patrons constitue une des pièces fascinantes du rendez-vous. «Je pense que bien des gens vont s’y attarder pour y reconnaître quelqu’un», conclut-il.

Le public dispose de trois week-ends pour visiter l’exposition, soit ceux des 9 et 10 novembre, des 16 et 17 novembre et des 23 et 24 novembre, de 11 h à 16 h.