«L’INAB, ce n’est qu’un début»

Ce lundi, l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) accueillait une délégation de 14 invités internationaux, dans la cadre de Mission inclusion. Tous partagent les mêmes préoccupations quant à la sécurité alimentaire et leurs échanges permettent de constater la diversité des défis agricoles de par le monde.

Les visiteurs proviennent de plusieurs pays, dont la Bolivie, le Pérou et le Burkina Faso. Ils passent par Victoriaville après avoir pris part à un colloque traitant de sécurité alimentaire qui se déroulait à Montréal. Une rencontre qui réunissait des organismes et des chercheurs afin de réfléchir de concert sur les similitudes et différences entre les enjeux propres à leurs différents pays.

Ghislain Jutras, enseignant en agriculture biologique au Cégep de Victoriaville et coresponsable de la ferme-école, a participé à quelques voyages pour le projet Innovation et Mobilisation pour la sécurité alimentaire (IMSA) de Mission inclusion, connue par le passé sous le nom de l’Œuvre Léger. Au cours des trois dernières années, il s’est rendu dans des zones de la Bolivie et du Burkina Faso où l’effet des changements climatiques et les conditions économiques fragilisent la sécurité alimentaire. Bientôt, il partira pour le Pérou.

Le projet IMSA en est un d’infrastructures, entre autres, par l’implantation de puits de surface. Or, le réseautage entre différents acteurs du milieu, dont des experts producteurs, permet notamment à tout un chacun de voir comment leurs réalités présentent des ressemblances. «Même si nous sommes dans des pays qui, a priori, ont l’air différents, il reste que nous partageons des difficultés similaires. Des organismes de Montréal parlent de désert alimentaire dans certain quartier et de l’accès à la nourriture de qualité», exemplifie M. Jutras. Les solutions présentées de part et d’autre peuvent donner des idées et faire en sorte que certains se sentent moins isolés avec leurs problématiques.

Ferme-école

Des fermes de démonstration existent un peu partout sur la planète. Or, ce que propose l’INAB a de quoi éblouir. L’activité à la ferme-école témoignera des méthodes d’ici tout en dévoilant un concept très rare en éducation qui regroupe une ferme, mais aussi deux centres de recherche, le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+) et le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA). Un incubateur devrait voir le jour en 2020. «Les gens sont épatés de constater qu’on peut retrouver toutes ces ressources en un seul endroit. En ce moment, 75 employés gravitent soit dans l’enseignement, la recherche, le transfert technologique et le soutien. Et il y a plus de 200 étudiants. C’est assez impressionnant. Ç’a commencé il y a 30 ans, mais pour l’INAB, ce n’est qu’un début», souligne Ghislain Jutras.