Le Collège Clarétain fait appel à des chiens détecteurs de drogues

Il n’y a pas de problématique de drogues au Collège Clarétain. Toutefois, inspirés par un reportage qui traitait de la visite des chiens renifleurs dans une école, les dirigeants de l’institution, avec l’aval du conseil d’administration, ont engagé la firme K9 Inspection.

Un reportage au sujet du travail de chiens détecteurs de drogues au Collège Saint-Bernard, à Drummondville, a piqué la curiosité de l’équipe du Clarétain. «On trouvait l’idée intéressante, dans un but préventif. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de drogue au Collège, mais nous n’avons pas de problématique particulière», commence Martin Bélanger, directeur des services aux élèves.

Le comité de parents se montre ouvert, voire impressionné. «Pour les parents, c’est rassurant. En même temps, on passe un message clair : c’est tolérance zéro», signifie M. Bélanger, qui y perçoit aussi une méthode de sensibilisation et de dissuasion. L’entreprise K9 Inspection de Sherbrooke a été privilégiée parce qu’elle offre un soutien personnalisé à la préparation de leur venue. Car les chiens renifleurs détectent les médicaments de la même manière que la drogue. «S’il grafignait une case, j’étais capable d’identifier le jeune et de vérifier s’il prend une telle médication», indique M. Bélanger au sujet du déroulement du premier passage de l’équipe au Collège. L’équipe cynophile a même trouvé des Tylenol. «Je suis resté surpris de les voir travailler. Ça va très vite.»

Ainsi, les casiers des élèves, les résidences et les terrains extérieurs ont été soumis à l’inspection des limiers. D’autres visites auront lieu, sans jamais être annoncées. «Les membres du personnel ne sont pas au courant non plus», précise-t-il.

D’ailleurs, le processus se déroule alors que les élèves se trouvent en classe. Il n’a donc rien d’un spectacle. Éric Gardner, directeur général, explique qu’on tient à ne pas tomber dans le nominatif des individus. «Le chien peut détecter la contamination. Le pot est légal. Il peut donc sentir un morceau de linge parce que ça consomme à la maison. Il faut être prudent dans notre approche avec les parents, lorsqu’on leur dit que le chien a détecté quelque chose, tandis que le jeune n’avait rien sur lui», relativise M. Gardner.

Accord

À la faveur de la rentrée, enfants et parents ont été avisés de cette nouvelle technique de prévention. «Il n’y a pas eu de tollé», constate M. Bélanger. Au contraire, tous ont rapidement compris les intentions derrière la démarche et ont adhéré à cette vision préventive. «Ensuite, on accompagne le jeune, si problématique de consommation il y a», indique Éric Gardner. Des écoles publiques et privées ont recours aux services de chiens renifleurs. Chez K9 Inspection, par exemple, l’équipe n’en est pas à ses premières armes. «Ils étaient capables de nous conseiller sur les façons de faire. Ce qui fonctionne bien et ce qui va moins bien», souligne le directeur général, qui croit que ces savoirs assurent le succès de la pratique.

Milieu sain

L’essence même du Collège repose sur l’idée d’environnement sécuritaire. Les activités sous son toit s’avèrent multiples et il faut des ressources humaines importantes pour tout superviser. Le nombre de caméras a également été augmenté au cours des dernières années afin de mieux encadrer les périodes de transitions. «L’autre mécanisme naturel de protection, on ne se le cachera pas, c’est que les élèves n’ont pas le droit de quitter le Collège. Ils arrivent à 7 h 30, quittent à 16 h 45, et ne peuvent aller se promener entre les deux. Ils demeurent sur nos terrains. Aussi, sur nos terrains, ils n’ont pas le droit de fumer la cigarette. Les fumeurs sont condamnés à arrêter», expose M. Gardner.

Dans l’environnement sain qu’on souhaite proposer aux jeunes, il n’y a pas de place, non plus, pour les cellulaires. «On en parle dans les médias, de ce débat. Mais ici, c’est interdit depuis des années», confirme Martin Bélanger. Lors de la période d’examens de fin d’année, étant donné l’horaire atypique, on tolère davantage l’usage des cellulaires dans les temps libres. Or, on observe une différence importante. «C’est hyper tranquille. Personne ne parle. Ils sont assis dans les divans en train de texter», dit-il en riant. Habituellement, les élèves discutent entre eux et jouent dehors.

Selon eux, ce milieu sécuritaire qu’on tente d’offrir aux collégiens participe à la vitalité du Collège, qui voit son nombre d’inscriptions augmenter depuis quelques années. «Cette année, nous avons un groupe de plus en secondaire 1», relève M. Gardner. Pour lui, l’ajout d’une trentaine d’inscrits annuellement s’explique avant tout par la croissance démographique. La communauté étudiante comprend 375 élèves cette année, dont 33 résidents.