Contrainte à l’abandon, si près du but

Il ne lui restait qu’environ huit jours de marche, 418 km à parcourir pour atteindre le Canada. Mais une vilaine blessure a contraint Alexandra Hémond, une jeune femme originaire de Saint-Rosaire, à mettre malheureusement un terme à son périple «Un pied devant l’autre». Mais pas question pour elle de baisser les bras.

Sur les 4240 km du Chemin des crêtes du Pacifique, Alexandra, qui a entrepris son périple le 2 mai, a tout de même parcouru 3851 km avant de devoir abandonner, le 29 juillet.

Malgré tous ces milliers de kilomètres de marche, la jeune femme ne cache pas sa vive déception. «Je suis déçue. Mon but, c’était de parcourir 4200 km, non pas 3800. Pour moi, c’est un échec, confie-t-elle. Je sais que la majorité des gens diront que c’est exceptionnel ce que j’ai fait, mais je visais 4200, rien de moins.»

Elle a découvert des paysages incroyables. (Photo tirée de Facebook)

Alexandra Hémond reconnaît qu’elle a peut-être poussé la machine un peu trop loin. «À un moment donné, mon corps a dit c’est assez les 60, 65 kilomètres par jour. Quand j’ai commencé à avoir mal, je me disais que c’était normal, mais j’aurais dû arrêter. Toutefois, j’ai tenté de me convaincre que j’étais peut-être en mesure de continuer puisqu’il me restait environ huit jours de marche», raconte-t-elle au cours d’un entretien téléphonique.

Elle a subi, explique-t-elle, ce qu’on appelle une fracture de stress. «À force d’avoir trop marché, avec les impacts répétés, cela produit des microfractures qui s’additionnent, puis arrive un moment, où je ne suis plus capable.»

La Rosaroise d’origine se trouvait en plein bois lorsqu’elle a rendu les armes. Deux options s’offraient à elle : faire appel à un hélicoptère ou bien marcher malgré la douleur.

Ce qu’elle a fait. Elle a marché et a réussi à atteindre une ville. Sur place, elle a rencontré un bon Samaritain. «Il se trouve des gens qui aiment les randonneurs et qui les aident. J’ai rencontré l’un d’eux, un homme que je remercie tellement. En plus de m’héberger, il m’a conduit à mes rendez-vous, à la clinique, à la pharmacie, à l’aéroport. Il m’a tellement aidée à un moment où je n’étais plus en état de réfléchir à savoir comment me déplacer et retourner chez moi», raconte-t-elle.

Le 31 juillet, Alexandra Hémond était de retour à la maison. En convalescence et en béquilles pour quatre semaines, lui a fait savoir le médecin. Pas une situation facile pour une fille si active. «Ce n’est pas évident, note-t-elle, de passer de 14 heures de marche par jour à 14 h de télé. Un méchant changement de situation.»

(Photo tirée de Facebook)

Reste qu’en septembre, si sa condition le permet et qu’elle obtient le feu vert du médecin, la jeune femme souhaite y retourner pour terminer son parcours. «Mais j’ai compris que, si j’y retourne, il faut que je prenne ça un peu plus mollo», dit-elle, envisageant terminer son trajet en deux semaines plutôt qu’en huit jours.

Avant son abandon, Alexandra Hémond a savouré son aventure. «Du début à la fin, les paysages sont incroyables, souligne-t-elle. Et en trois mois, je n’ai connu que six jours de pluie. C’est tellement plaisant de voyager dans de telles conditions.»

Les rencontres ont aussi marqué l’aventurière. «J’ai fait la rencontre de gens incroyables, d’autres randonneurs aux valeurs humaines», exprime-t-elle.

Objectif financier dépassé

Quand, en 2018, Alexandra Hémond a parcouru 3500 km en 104 jours sur le Sentier international des Appalaches, elle l’avait fait pour elle-même, pour grandir personnellement.

Cette fois-ci, avec son projet Un pied devant, elle souhaitait amasser des fonds pour Parkinson Québec, une cause lui tenant particulièrement à cœur.

(Photo tirée de Facebook)

Elle se réjouit d’avoir atteint, et même dépassé, son objectif de 8000 $. En date du 19 août, le montant s’élevait à 8261 $. «Les gens ont été touchés par mon abandon et se sont montrés très généreux. Je sens mon dévouement pour la cause les a atteints. On peut continuer à donner pour l’organisme. On veut pouvoir effectuer encore plus de recherches et aider davantage de gens vivant avec la maladie», signale-t-elle.

Pour supporter la cause :  https://www.defisparkinson.ca/un-pied-devant-lautre-du-mexique-au-canada-le-defi-dalexandra-114/accueil .

Enfin, la jeune femme ne baisse pas les bras devant l’adversité. Ce n’est pas le genre d’incident qui l’arrêtera. «J’attends juste d’être de nouveau en forme pour pouvoir retourner à mes activités», conclut-elle.