Camionnage : nouvelles règles, nouveaux déboursés

En 2018, le coût des primes d’assurance pour les camions poids lourds a doublé. La prochaine nouveauté qui pourrait affecter le portefeuille des camionneurs : le logbook électronique.

Les poursuites aux États-Unis, les vols de cargaisons, les accidents et le faible nombre de fournisseurs d’assurances spécialisés ont mis la table pour l’explosion des coûts des primes pour les transporteurs. «Il reste trois principaux assureurs qui n’ont plus avantage à couper dans les prix», rapporte Benoît Therrien, de Truck Stop Québec. Cette réalité a des conséquences sur le prix du transport, mais d’autres transformations se feront bientôt sentir.

L’enregistreur électronique de bord, ou rapport d’activités, s’avère déjà obligatoire aux États-Unis. Au Canada, on parle de juin 2021. Selon Benoît Therrien, cette implantation comporte des points forts, mais aussi des faiblesses. «Ça empêchera des répartiteurs de trop pousser après avoir fait des promesses à des clients. De défaire le log papier et d’en refaire un», avance-t-il. Le log électronique apparaît plus difficilement falsifiable. Donc moins d’abus. Or, les camionneurs restent payés en fonction des distances parcourues.

Le nouvel appareil maximise le kilométrage possible d’effectuer au cours d’une période de temps donné. Ainsi, on tente d’endiguer un problème, en en créant un autre. Actuellement, le conducteur peut parcourir cette distance sur une plus longue période et choisir de s’arrêter, par exemple après le repas, pour se reposer et attendre que l’heure de pointe se soit résorbée. Ce qui sera bientôt plus difficile s’il veut atteindre sa cible. «Ça force à ne plus dépasser les heures. D’un autre côté, si je suis fatigué, je n’ai plus le moyen de me reposer trop trop. Il pourrait y avoir des assouplissements. Aux États-Unis, on travaille à ramener les pauses. C’est-à-dire que si je me couche, disons plus de deux heures, elles pourront être reportées en soirée», espère-t-il.