Rögle BK, l’équivalent suédois des Tigres de Victoriaville

Une ville ayant une population similaire à celle de Victoriaville a la capacité de faire vivre une équipe professionnelle de hockey tout en ayant une foule moyenne de près de 4500 partisans. La ville suédoise d’Ängleholm réussit ce tour de force depuis 1932 alors qu’elle est la maison de l’équipe professionnelle du Rögle BK.  

Selon le plus récent recensement effectué (2017), Ängleholm misait sur une population de 41 490 personnes. À titre comparatif, Victoriaville affichait une population de 45 309 personnes. Ces deux villes sont donc assez similaires en termes de population, mais aussi concernant les perspectives hockey puisque chacun de ces endroits compte sur son équipe de hockey de haut niveau. Victoriaville a les Tigres et Ängleholm peut compter sur la structure de Rögle Bandyklubb (nom complet de l’équipe).

La réalité des deux formations est cependant loin d’être la même. Évoluant dans la Svenska Hockeyligan (SHL), soit le Championnat de Suède Élite de hockey, le Rögle BK se retrouve donc dans le circuit qui offre le meilleur calibre de hockey à travers la Suède. Les Tigres, eux, se retrouvent dans le junior majeur québécois et dans l’ombre de l’imposante machine du Canadien de Montréal et de la Ligue nationale de hockey (LNH).

Cela paraît donc inévitablement aux guichets. À titre d’exemple, lors de la dernière campagne, la troupe dirigée par le Canadien Cam Abbott a attiré une moyenne de 4424 partisans lors de ses 26 parties locales disputées au Catena Arena (Lindab Arena jusqu’au 1er mai 2019). Pour les détenteurs d’un abonnement de saison adulte, il fallait débourser entre 556 $ (21 $ par partie) et 1125 $ (43 $ par partie).

À titre comparatif, les Tigres ont vu une moyenne de 2364 amateurs se déplacer pour leurs 34 rencontres disputées au Colisée Desjardins. En vue de la campagne 2019-2020, il en coûtera 445 $ pour être détenteur d’un abonnement de saison, soit 13 $ par rencontre.

À l’instar des Tigres, qui doivent composer avec les Voltigeurs de Drummondville sur les terres du Centre-du-Québec, Rögle BK doit se séparer les amateurs de hockey du comté de la Scanie avec les Redhawks de Malmö.

Des installations de qualité

Puisqu’il évolue dans ce qui correspond à l’équivalent de la LNH pour les Suédois, le club du Rögle BK doit évidemment compter sur des installations de première classe pour répondre aux besoins de ses joueurs et de son personnel. Si le vestiaire est tout ce qui a de plus normal en comparaison à ce que l’on voit ici, les joueurs peuvent compter sur un vaste gymnase afin de s’entraîner à même le domicile de l’équipe. Les joueurs peuvent également profiter d’un restaurant au sein des quartiers de l’équipe. Un buffet est mis quotidiennement à leur disposition et lors des soirs de matchs, certains amateurs ont la chance de regarder la partie à partir de l’endroit.

La structure de Rögle compte également sur une seconde patinoire, située à côté du Catena Arena, qui demeure ouverte à l’année afin que ses joueurs puissent continuer de s’entraîner s’ils le désirent lors de la saison morte.

Il y a cependant encore place à amélioration aux dires des employés de l’équipe. En effet, afin de répondre aux critères de la SHL, le Catena Arena devra également procéder à d’importantes rénovations afin d’augmenter la capacité de son amphithéâtre de plusieurs centaines de sièges. Avec actuellement 5150 places, le Catena Arena est le second plus petit aréna de la SHL. C’est le club de Malmö qui en compte le plus dans la SHL avec 13 000 sièges (assistance moyenne de 6900 spectateurs).

En bref

– La troupe d’Ängleholm comptera sur un Québécois dans ses rangs l’an prochain. Éric Gélinas, qui a appartenu pendant une saison au club-école du Canadien de Montréal, a terminé la saison avec Rôgle BK l’an dernier (huit parties) et il a signé une prolongation de contrat de deux ans avec l’équipe.

– Parmi les joueurs marquants de l’histoire de la formation, le Bandyklubb peut se targuer d’avoir formé Kenny Jönsson (686 parties dans la LNH), lui qui a été un choix de premier tour des Maple Leafs de Toronto en 1993 (12e au total). Michael Nylander, William Nylander, Timothy Liljegren et Rasmus Sandin ont également évolué au sein de cette formation.

– Rögle BK est présentement dirigée par un duo de frères jumeaux, soit les Canadiens Chris et Cam Abbott. Chris est le directeur général du club depuis la mi-saison 2017-2018, ce qui lui a permis d’amener son frère Cam comme entraîneur-chef par la même occasion. Les deux hommes ont défendu les couleurs de l’équipe ensemble lors de la saison 2008-2009.

– Lors de la dernière campagne, la troupe des frères Abbott a présenté une fiche de 31 victoires et 21 défaites, ce qui lui a conféré le 9e rang au classement général de la SHL. Sa saison s’est cependant terminée lors des huitièmes de finale face au HV71.

Le journaliste Matthew Vachon en compagnie de Lasse Mauritzson.

– Lors de sa création en 1932, Rögle était un club de bandy (hockey russe). Ce sport est considéré comme l’ancêtre du hockey et il se pratique sur des terrains de soccer gelés. Chaque équipe aligne 11 joueurs sur le terrain et ceux-ci se jouent avec une balle orange.

– C’est lors de mes dernières vacances, passées majoritairement dans le sud de la Suède, que j’ai eu la chance d’obtenir une visite complète des quartiers généraux du Rögle BK grâce aux contacts de ma belle-tante Thérèse Dumas ainsi qu’à la gentillesse de Lasse Mauritzson (responsable des communications) et de Mats Ridderborg (chef de projet). Grâce à cet accès privilégié, j’ai pu dresser un parallèle entre les réalités du Rögle BK et celle des Tigres de Victoriaville.