Quand la retraite n’est qu’un début

Nicole Provencher procède au grand ménage de sa classe pour la dernière fois, après 35 ans d’enseignement. Mais elle ne se sent pas prête à quitter ses petits. Elle continuera à veiller sur eux en assurant la présidence régionale de l’Association d’éducation préscolaire du Québec (AÉPQ).

Depuis 15 ans, elle fait partie du comité de l’AÉPQ. Bien qu’elle se retire de l’enseignement, Nicole Provencher poursuivra son bénévolat, mais cette fois, à titre de présidente régionale. Son métier, elle l’a adoré. Surtout depuis 1989, alors qu’elle obtient son poste au préscolaire. «J’ai enseigné cinq ans en troisième année. J’aurais pu y passer ma carrière, mais j’essayais constamment de revenir au préscolaire. Les petits de 5 ans me font craquer», confie-t-elle.

En 1997, alors que la maternelle temps plein s’installe, elle y accède pour de bon. Depuis 14 ans, les tout-petits de l’école Pie-X en profitent. Déjà, l’heure de la retraite a sonné. «J’ai hésité beaucoup. Dans ma tête, j’ai toujours 35 ans. J’ai beaucoup d’énergie», constate Mme Provencher. Durant toutes ses années de service, l’enseignante peaufine sa propre formation. Forte de son expérience, elle quitte au sommet de son art, mais caresse une foule de projets à réaliser auprès des enfants.

Apprentissages

Vice-présidente régionale de l’AÉPQ, Nicole Provencher fera le saut vers la présidence, siège occupé depuis 20 ans par Raymonde Hébert. En outre, elle souhaite travailler directement auprès des petits. «J’aimerais lire des histoires aux enfants à l’hôpital. Pour ceux qui reçoivent moins de visite et pour les autres aussi, pour faire changement», imagine-t-elle. Mme Provencher pense également à des ateliers d’ergothérapie et même à de la suppléance.

Elle envisage avec hâte le congrès provincial de l’Association, qui se tiendra à l’automne à Gatineau. «Il y a une passion qui habite les profs du préscolaire. C’est très stimulant. Désormais, je vais le vivre d’une autre manière. Avant, je revenais du congrès avec des idées pour ma classe. Comme j’ai le désir d’œuvrer auprès des enfants, je crois que ça me sera encore utile», note-t-elle. Qui plus est, pour elle, ces réunions deviennent le moment de répondre aux besoins de formation continue des professionnels de l’éducation préscolaire. Car la maternelle ne consiste pas uniquement à apprendre l’alphabet ou à jeter les bases de l’éveil mathématique, elle permet le développement des habiletés sociales et des compétences motrices, qui figurent sur la longue liste d’objectifs poursuivis.

Nicole Provencher se souvient des baignades de fin d’année, des rituels, des dégustations avec ses «amis», de la visite du père Noël et des réactions spontanées des enfants. Tous les élèves qui sont passés dans sa classe demeurent dans sa mémoire. Et puisqu’elle a conservé précieusement la photo de son enseignante de maternelle, un objet qui revêt pour elle une grande valeur, elle a veillé, pendant 35 ans, à prendre un portrait avec chacun de ses élèves, afin de le leur remettre.