Inondations printanières : les élus municipaux en mode solution

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) a confirmé aujourd’hui sa participation au Groupe d’action ministériel en aménagement du territoire du gouvernement du Québec.

Par cette réponse aux inondations printanières de 2019, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, répond à la demande de l’UMQ, lancée le mois dernier lors des Assises annuelles de l’organisation, pour une meilleure concertation sur l’aménagement du territoire.

Les eaux des dernières crues printanières n’étaient pas encore retirées que l’UMQ s’était mise en mode solution et avait constitué le 10 mai une équipe tactique composée de mairesses et de maires en réponse au groupe interministériel formé par le gouvernement du Québec. «Il faut le dire, on ne peut plus faire comme avant. Dans un contexte de changements climatiques, les phénomènes météorologiques extrêmes sont là pour rester. Il n’y a personne de mieux placé que les élus municipaux pour développer une nouvelle vision de l’aménagement afin de mieux répondre aux défis comme les inondations. Pour le dire simplement, le climat d’aujourd’hui rencontre les façons de faire d’une autre époque», a déclaré d’entrée de jeu Alexandre Cusson, maire de Drummondville et président de l’UMQ, à la sortie de la conférence de presse conjointe avec la ministre Laforest.

Selon Alexandre Cusson, la création de ce comité confirme l’expertise municipale dans le domaine de l’aménagement du territoire. Il rappelle toutefois que bien qu’exceptionnelle, l’annonce d’un décret prochain relatif à la zone d’intervention spéciale doit s’accompagner d’un encadrement clair. «On ne sera jamais trop nombreux pour bien penser l’aménagement. Cependant, le gouvernement ferait fausse route en pensant pouvoir se substituer aux élus municipaux. Il est donc nécessaire d’encadrer le rétablissement dans les secteurs touchés par les inondations en prenant en compte les réalités propres aux municipalités inondées. Et dans cette logique, il sera important d’attendre les conclusions des travaux du comité pour désigner d’éventuelles exceptions à son application», a renchéri le président de l’UMQ.

Élargissant le débat autour de l’aménagement, monsieur Cusson a rappelé que sans une profonde remise en question du système fiscal, le monde municipal restera enfermé dans un modèle d’un autre siècle qui encourage un développement désuet et peu respectueux de l’environnement. «Il faut changer les règles du jeu. La dépendance à 70% des taxes foncières force les municipalités à penser le développement en pied carré. C’est pourquoi nous sommes conscients que dans un souci d’entamer une réflexion globale sur l’aménagement, le sujet de la diversification des sources de revenus des municipalités sera sur la table», a-t-il conclu.