Pénurie de main-d’œuvre : il faut lever les barrières à l’embauche de travailleurs en situation de handicap

Depuis plusieurs années, les employeurs de toutes les régions du Québec sont aux prises avec un enjeu important de rareté de main-d’œuvre et cherchent des solutions. Le CPQ (Conseil du patronat du Québec), le ROSEPH (Regroupement des organismes spécialisés pour l’emploi des personnes handicapées) et Savoura unissent leur voix pour rappeler qu’une des façons de remédier à cette situation est d’avoir recours à des bassins de population pour qui l’accès à l’emploi peut être parsemé d’obstacles, mais qui représentent un potentiel extraordinaire.

«Dans le cadre de la semaine québécoise des personnes handicapées, rappelons qu’il y a environ 300 000 personnes en situation de handicap et aptes au travail, vivant au Québec. Il s’agit de personnes possédant les compétences et les ambitions nécessaires afin d’intégrer le marché du travail, mais qui se heurtent souvent à des difficultés d’intégration. Cette situation se traduit par un taux d’emploi de près de la moitié de celui des personnes sans incapacité. Pourtant, ce bassin de la population représente un réel potentiel et nous avons avantage à lever les obstacles qui peuvent se trouver sur leur route vers le marché du travail», affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.

Il est vrai que l’embauche de personnes en situation de handicap peut également représenter un défi pour les employeurs. Pourtant, certains d’entre eux ont décidé de mettre en œuvre des solutions pour les intégrer dans leur milieu de travail et ont pu constater une plus-value remarquable. De manière générale, ils bénéficient de l’apport de personnes compétentes et engagées, qui s’investissent au travail et qui changent moins d’emploi. Le tout a un impact positif sur le climat et la culture organisationnelle, de même que sur la productivité. Non seulement l’objectif économique est mieux servi, mais, en outre, les personnes en situation de handicap pourront avoir une opportunité de plus de se réaliser avec fierté.

«Au-delà de la confiance que me témoigne Stéphane Roy, président de Savoura, en me confiant la responsabilité de la direction des Affaires publiques et gouvernementales de son organisation, c’est le message que cette décision d’affaires éclairée envoie aux entreprises et aux institutions du Québec qui m’interpelle. Pour mon employeur, le handicap dû à la paralysie cérébrale dont je suis atteint passe au second rang et me permet de mettre en valeur toutes mes compétences professionnelles. De plus, cette volonté de doubler, voire même tripler dès cette année l’embauche de personnes vivant avec un handicap au sein de l’entreprise, représente pour moi un défi auquel je suis heureux de participer», déclare Marc-André Laurier Thibaut, directeur Affaires publiques et gouvernementales de Savoura.

«La mise en place des mesures concrètes favorisant l’intégration des personnes en situation de handicap représente un avantage indéniable pour notre société. Mais il est indispensable d’aider les employeurs à trouver des solutions au problème de rareté de main-d’œuvre et de démontrer que nous sommes prêts à innover dans notre recherche de solutions en faisant les choses différemment. À titre d’exemple, le CPQ et le ROSEPH ont développé une formation destinée aux gestionnaires afin de les accompagner à recruter des personnes en situation de handicap. Chaque initiative est un plus pour l’intégration au travail», souligne Joseph Giulione, président du ROSEPH.