Une greffée du cœur s’implique pour la Course des bateaux-dragons

Marie-Ève Moreau a vécu le pire jour de son existence lorsque sa fille Zara, alors âgée de 13 mois, a subi une greffe du cœur. Dix ans plus tard, elle est reconnaissante que cette chirurgie lui ait sauvé la vie.

Atteinte d’une cardiomyopathie dilatée sévère, Zara Pouliot a été inscrite, en février 2009, sur la liste d’attente des greffes cardiaques. Son cœur n’arrivait pas à pomper le sang correctement, ce qui compromettait gravement son développement. À 1 an, la petite n’avait toujours pas de cheveux ni de dents. Elle ne marchait pas non plus. «Mais les donneurs sont rares et Zara a besoin d’un si petit cœur», spécifie sa maman.

L’inquiétude est pire encore lorsqu’elle constate que son enfant n’a plus l’énergie pour boire ou manger. À bout de force, Zara a été transférée d’urgence, en avion, vers l’hôpital Sainte-Justine.

«Son tout premier vol, mais pas pour une destination soleil», relate Mme Moreau. La petite est vite branchée sur un cœur de Berlin, un cœur mécanique qui la maintient en vie, jusqu’au jour où l’enfant malade a de nouveau été soumise à une panoplie de tests. Les parents ont alors compris qu’un cœur était disponible.

Seule option

Une chirurgienne les a alors convaincus de procéder à l’opération, sans promettre de résultats, car la greffe était risquée. «Elle avait une face d’enterrement (…) C’était la seule option pour la garder en vie. Je pleurais C’était difficile de laisser partir mon bébé au bloc opératoire», raconte la mère, 10 ans plus tard. Zara était infectée d’une bactérie, reliée au cœur de Berlin, qui amplifiait les risques. Par chance, la chirurgie qui a eu lieu le 17 juin 2009 s’est déroulée avec succès. Quatre jours plus tard, la greffée quittait les soins intensifs. Elle a bien réagi à l’organe transplanté et s’est rapidement rétablie, sans complication.

Âgée de 11 ans, Zara mène une vie relativement normale. Elle est en 4e année du primaire à l’école Saint-David de Victoriaville. Selon Mme Moreau, sa fille est encore trop jeune pour être consciente de vivre sur du «temps emprunté». Pour elle, sa greffe représente les doses de médicaments antirejets qu’elle doit prendre chaque jour et qui affaiblissent son système immunitaire. Sa condition l’oblige aussi à être hypervigilante.

Encore dans les derniers jours, Zara a dû s’absenter de l’école parce qu’il y avait des cas de varicelle, une maladie qui pourrait lui être mortelle.

Cependant, cette fille de 11 ans n’a aucune restriction physique. Elle est rigoureusement suivie par le personnel de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska (HDA), si bien qu’elle a accepté d’être porte-parole de sa Fondation.

Course de bateaux-dragons

Zara sera présente à la Course de bateaux-dragons qui se tiendra le 8 juin au Parc du réservoir Beaudet à Victoriaville pour amasser des fonds. L’événement comprend à la fois un volet adulte et jeunesse «Elle ne veut pas faire la course, mais elle participera à la remise des médailles et enlèvera l’eau dans les bateaux-dragons», explique la mère de 30 ans.