«On a besoin de ces gens dans notre société» – Jonathan Michaud

Cinq étudiants du CFER  ont participé à un programme inédit d’ateliers culinaires, orchestré par L’Autre Fabrik et la Sécurité alimentaire. Dans un rassemblement où régnait une franche complicité, on a souligné leur engagement dans ce projet-pilote qui, grâce à eux, empruntera une forme plus officielle à l’automne.

(Photo www.lanouvelle.net)

Les deux organismes victoriavillois affichent désormais leur partenariat avec le CFER Normand-Maurice. Une alliance qui allait de soi pour ces trois entités qui partagent la mission de favoriser le développement de compétences et la formation continue auprès de leur clientèle.

À L’Autre Fabrik, où des gens en situation de handicap tressent le rotin depuis 45 ans et transforment le bois depuis deux décennies, on s’active depuis plusieurs mois à diversifier les propositions de travail occupationnel. «Il faut s’assurer d’offrir, selon les limitations et les champs d’intérêt de chacun, davantage d’avenues afin que les gens se mettent en mouvement», explique France Gagnon, directrice des ressources humaines et gestion. Ainsi, ces jeunes participants connaîtront mieux le monde culinaire comme celui de la restauration. «En plus du côté éducatif, ils pourraient développer le désir de travailler dans une cuisine éventuellement», envisage-t-elle.

Du côté de la Sécurité alimentaire, le besoin de se nourrir s’avérant universel, outiller les personnes afin de les rendre plus autonomes s’inscrit de plus en plus dans ses actions. «Nous souhaitons faire de l’éducation en lien avec le savoir-faire en cuisine, en complémentarité des distributions alimentaires», expose Marjorie Gagnon. Elle a tenu à remercier Sirius Cambay, qui a largement participé à coacher les troupes lors des 10 semaines qu’a duré l’aventure.

Les premiers à avoir bénéficié de ces stages permettant d’en apprendre plus sur les techniques de base en cuisine, les bonnes pratiques d’hygiène et la salubrité alimentaire, notamment, appartiennent au groupe Transition École-Vie active (TÉVA) du CFER Normand-Maurice. Christian Bernard, technicien en éducation spécialisé, a souligné lors de cette célébration que cette initiative répond à plusieurs objectifs de l’école, dont celui de faire des élèves des citoyens engagés à l’issue de leur parcours. En outre, cela leur a permis de «se familiariser avec un milieu de travail adapté tout en leur faisant découvrir des services qui leur sont destinés». Il y a certes l’aspect formateur du projet à considérer dans sa valeur, mais aussi la sociabilité qu’il favorise.

Enfin, Matthieu Binette, Brian Fréchette, Annabelle Grégoire, Enoch Lacourse et Camille Lemay ont reçu un certificat personnalisé, évoquant leurs forces et leurs intérêts. Visiblement heureux, ils ont accueilli leur attestation dans les rires. Pour l’une, il s’agissait d’un premier stage à l’extérieur de l’établissement d’enseignement. Pour un autre, un premier pas dans L’Autre Fabrik, où il poursuivra son travail à l’été.

Le TÉVA tente de contribuer à l’insertion socioprofessionnelle et à la participation sociale des jeunes vivant avec des conditions particulières. Les expérimentations dans les entreprises s’inscrivent à l’horaire et les demandes des employeurs se multiplient au fil des ans, observe Jonathan Michaud, enseignant. «Ce sont des employés efficaces, conciliants et de bonne humeur. On a besoin de ces gens dans la société», a-t-il fait valoir.