Transformations de l’économie du Québec : six secteurs d’intervention priorisés

L’économie se transforme et le Québec vit de grands changements. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable (CCIBFE) proposent 34 recommandations pour accélérer le rythme de son adaptation.

Alors que la campagne électorale fédérale sera officiellement lancée dans quelques mois, la FCCQ et la CCIBFE dévoilent aujourd’hui leurs propositions aux partis politiques, afin que les enjeux liés à la croissance et au dynamisme économiques du Québec soient au cœur des engagements des candidats aux élections fédérales, dans une version 2.0 du plan de développement économique de la FCCQ, appelé justement Accélérer le rythme – plateforme fédérale.

«Les Québécois et les entreprises doivent pouvoir s’adapter aux transformations que vivent le Québec, auxquels les autres provinces canadiennes sont aussi soumises», explique Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ. «Des mesures visant à soutenir le virage numérique, à améliorer la productivité et à saisir les opportunités que présente la transition énergétique sont essentielles pour que le Québec et la région des Bois-Francs-Érable poursuivent leur croissance économique», ajoute Geneviève Thibault, présidente de la CCIBF.

«Notre société se transforme et le futur gouvernent du Canada doit s’engager à prendre des mesures pour tenir compte de ces changements», soutient Stéphane Forget. «Les entreprises du Québec et de notre région doivent pouvoir évoluer dans un environnement d’affaires qui, lui aussi, tiendra compte de ces changements, mais leur permettra de relever les défis qu’ils apportent», complète Geneviève Thibault.

Des recommandations ciblant six thématiques-clés pour le développement économique

La main-d’œuvre est évidemment un des défis que la FCCQ et la CCIBFE appellent les partis politiques fédéraux à relever, dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre au Québec. «Avec une population vieillissante et une économie en croissance, les entreprises québécoises ont besoin que tous les paliers de gouvernement interviennent, à leur niveau respectif, pour proposer des solutions concrètes afin de soutenir les besoins de main-d’œuvre compétente en quantité suffisante», poursuit Stéphane Forget.

«Le contexte fiscal et la santé des finances publiques sont aussi des enjeux identifiés par les entreprises du Québec», insiste Geneviève Thibault, exhortant le futur gouvernement fédéral à agir en matière d’équité fiscale pour les entrepreneurs, de taxation des services intangibles vendus par des entreprises étrangères ou encore en amorçant des démarches pour un rapport d’impôt unique.

Des régions fortes pour une croissance économique partout

Le développement économique des régions représente une bonne part des préoccupations des entreprises. «Nous demandons à ce que les partis politiques s’engagent à poser des gestes concrets pour assurer l’accessibilité au réseau Internet à haute vitesse pour l’ensemble des entreprises et des ménages québécois, particulièrement en région afin que tous aient accès aux opportunités d’emploi et ainsi éviter l’isolement d’une main-d’œuvre immigrante tout en favorisant une meilleure intégration et de soutenir les producteurs et transformateurs laitiers dans le nouveau contexte de concurrence mondiale, en raison des accords commerciaux conclus dans les dernières années», précise Geneviève Thibault.

Les préoccupations liées à la voie maritime sont aussi bien présentes, alors que la FCCQ et la CIBFE demandent aux partis de prendre position afin que les chantiers navals québécois reçoivent leur juste part des contrats maritimes, particulièrement pour la mise à niveau de la flotte de brise-glace du Saint-Laurent. Les infrastructures aéroportuaires étant tout aussi cruciales que l’accès par le fleuve, la FCCQ et la CCIBFE proposent une révision des programmes de soutien et d’amélioration des aéroports régionaux.

Enfin, alors que le gouvernement du Canada s’apprête à implanter un régime pancanadien d’assurance médicaments, la FCCQ et la CCIBFE rappellent que le secteur privé peut être un complément au système public et que la loi canadienne à ce sujet devrait être modifiée en ce sens. De même, les régimes privés d’assurance médicaments ont leur rôle à jouer dans la gamme d’avantages sociaux que les entreprises peuvent offrir à leurs employés. «Un système mixte public-privé de couverture d’assurance permet de partager les coûts des médicaments onéreux tout en assurant l’accessibilité des soins», souligne Geneviève Thibault, qui invite le fédéral à s’inspirer des avantages du régime québécois.

Devancer les changements pour construire le Québec et le Canada de demain

Comme pour son plan de développement économique du Québec, la FCCQ a préparé ses recommandations électorales à la suite des travaux de ses 17 comités de travail et en collaboration avec les chambres de commerce de son réseau. «Nous sommes confiants que les partis verront, à la lecture du document, que le consensus dégagé représente la vision que les Québécois ont des prochaines années», conclut Stéphane Forget.