La conseillère Eve-Lyne Marcotte soulagée

Conseillère au siège numéro 1 à Maddington Falls, Eve-Lyne Marcotte se dit soulagée de la décision de la Commission municipale du Québec qui a conclu qu’elle ne se trouvait pas en situation de conflit d’intérêts lors des délibérations et d’un vote en juillet 2018.

Le plaignant, Fabien Pelletier, lui-même conseiller, soutenant qu’elle s’opposait à un projet de développement parce que, selon lui, elle utilisait ce terrain situé derrière sa résidence pour pratiquer la motoneige et la raquette.

La conseillère Marcotte, bien que soulagée, considère qu’il s’agit d’une histoire triste, non seulement pour elle, mais aussi pour les citoyens de cette petite municipalité de 447 habitants. Toute cette affaire a un coût : une facture de plus de 50 000 $ en frais juridiques. «C’est énorme pour une municipalité comme la nôtre», précise-t-elle.

Se décrivant comme une personne calme, posée, qui n’aime pas la chicane, Eve-Lyne Marcotte ne cache pas que cette affaire et son témoignage devant un juge lui a causé un certain stress.

Jamais elle n’aurait pensé, en votant le 9 juillet 2018 sur la modification au plan d’urbanisme, commettre une faute au code d’éthique et de déontologie. Le juge de la Commission municipale du Québec lui a d’ailleurs donné raison. «Il a compris que mon intention était simplement d’éviter une importante dépense pour la Municipalité en effectuant des travaux sur la route du chemin Roussel, d’autant qu’il vaut mieux d’abord s’occuper des terrains qui sont actuellement à vendre ailleurs», explique la conseillère qui, comme l’a souligné le juge dans sa décision, avait manifesté son opposition à ce sujet à quelques reprises bien avant 2018.

«Ce qui est le choquant, indique Eve-Lyne Marcotte, c’est qu’après le vote du 9 juillet (refus à quatre contre trois), celui-ci a été repris le mois suivant sous la recommandation de notre avocat Me Rino Soucy puisque les procédures, entamées à la MRC, ne pouvaient être interrompues.»

Ce second vote a été unanime. «Pourquoi m’a-t-on laissé voter sans faire valoir que j’étais en conflit d’intérêts? Est-ce parce que j’étais en faveur? À ce moment, la plainte aurait dû être retirée, ce qui aurait évité bien des désagréments», estime la conseillère.

Même le juge, lors de l’audience, fait-elle remarquer, a suggéré aux parties d’éviter le recours à la plainte en déontologie en raison des sommes faramineuses que cela représente pour une municipalité.

«Si je peux donner un petit conseil aux élus de la région, pensez-y à deux fois avant d’entreprendre des poursuites qui peuvent coûter très cher. Mettez vos différends de côté et pensez aux citoyens», suggère-t-elle.

C’est justement ce qui motive son action politique, les citoyens. «Mon premier but, note-t-elle, est de représenter les citoyens, d’être attentive à leurs besoins et éviter toute dépense inutile».

Au cours d’un entretien téléphonique avec lanouvelle.net, la conseillère a rappelé qu’elle avait été élue sans opposition. «Malgré cela, je marchais dans la rue, je rencontrais des citoyens, je tâtais le pouls pour connaître leurs besoins, savoir ce qu’ils veulent. Ce n’est pas seulement promouvoir mes idées», exprime-t-elle.

Chose certaine, le premier mandat d’Eve-Lyne Marcotte en politique municipale n’est pas de tout repos. «J’ose croire qu’une meilleure harmonie entre élus rendrait plus plaisant le fait d’être conseillère. Mais ce n’est pas le cas», souligne-t-elle, tout en se réjouissant de l’aide apportée par l’équipe du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).

L’élue demeure, malgré tout, un brin optimiste. «Je crois que, si tous les élus y mettent des efforts, nous pourrions former une belle équipe», précise-t-elle, tout en signalant que le conflit se répercute entre les citoyens et chez les employés municipaux.

Elle salue au passage la directrice générale Stéphanie Hinse qui «malgré la situation, réussit à faire un excellent travail».

Toute cette histoire mène à un certain découragement, avoue Eve-Lyne Marcotte qui, si la prochaine élection se tenait demain, ne serait très probablement pas sur les rangs. «Mais d’un autre côté, je me dis que les citoyens ont aussi besoin de quelqu’un comme moi», conclut-elle.

Elle ne ferme donc pas la porte à un second mandat dans deux ans et demi.

Pour l’heure, la jeune femme tourne la page sur cette affaire, regarde en avant et souhaite terminer son mandat actuel avec «un plus beau sourire».