Des manifestants pour le climat se présentent au conseil de la MRC

Le mouvement citoyen qui exhorte les élus à prendre des décisions concrètes pour contrer la crise climatique gagne en force à Victoriaville. Cette fois, ils étaient une vingtaine à assister au conseil des maires de la MRC d’Arthabaska afin de les questionner sur leur opinion quant à l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. 

Une vingtaine de citoyens présents pour la période de questions. (Photo www.lanouvelle.net)

Arborant des pancartes aux slogans relatifs aux changements climatiques, les citoyens des différentes municipalités ont participé, dans le calme, au conseil. Lors de la période de questions, quelques-uns ont pris la parole. Cara Basque, la première, a désiré s’enquérir de la position de la MRC quant à l’exploration des hydrocarbures. Caroline Marchand, urbaniste et directrice de l’aménagement, a expliqué que les municipalités ne jouissent que de très peu d’autonomie en la matière et que la loi québécoise sur les mines prédomine sur celle de l’aménagement, qui relève d’elles. «La MRC travaille beaucoup avec les regroupements municipaux, comme la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et l’Union des municipalités du Québec, pour faire pression auprès du gouvernement pour avoir plus de pouvoirs dans le dossier des hydrocarbures», a-t-elle détaillé.

Chanel Rabi, qui s’est déjà présentée devant les élus par le passé (https://bit.ly/2IK28tA), a demandé à ce qu’ils fassent plus que le moratoire de cinq ans adopté en 2017, puisque cela n’a pas dissuadé les compagnies à renouveler leur permis d’exploration, comme ce fut le cas à Saint-Rosaire (https://bit.ly/2IsKfjV). Mme Marchand a alors soutenu que pour la MRC, la meilleure façon d’agir semble d’œuvrer de concert avec les autres municipalités du Québec. La citoyenne a ensuite demandé s’il était tout simplement possible de redéfinir la posture de la MRC. «Vous avez un moratoire de cinq ans alors qu’on souhaiterait une position ferme, sans durée, que ce soit juste non. Vous parlez d’usage d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels. Nous, on aimerait que la MRC remplace ces termes par : l’exploration, l’exploitation, le stockage d’hydrocarbures non conventionnels et le prélèvement d’eau à ces fins.» Le préfet, Alain St-Pierre, a confirmé que cette formulation serait évaluée afin de procéder selon les règles de l’art. «Si ça peut apporter quelque chose, on n’a rien contre ça. On va faire nos devoirs», a-t-il assuré.

Un prénommé Guillaume a poursuivi la discussion en demandant si la MRC pouvait diffuser toutes ses communications avec le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, les compagnies et les autres acteurs du milieu publiquement. M. St-Pierre a rappelé que toutes ces données sont publiques, il suffit de les quérir grâce à l’accès à l’information.

Une citoyenne nommée Anne-Sophie a par la suite interrogé le conseil sur la possibilité d’organiser des rencontres citoyennes pour renseigner les gens à ce sujet. Elle a notamment proposé des séances d’information et de l’affichage. Le préfet a répété le travail concerté avec la FQM et l’UMQ. «Nous, on attend les recommandations. Pour l’instant, la MRC n’a pas à prendre le bâton de pèlerin et à faire ce que vous nous demandez. Ce n’est pas que nous ne voulons pas. Vous faites vos revendications, on vous voit de plus en plus et je vous encourage à continuer. Nous allons continuer à vous appuyer», a-t-il affirmé, précisant que les 22 municipalités restent libres de les accueillir et de tenir des rassemblements avec leur population.

Enfin, Alice a suggéré la création d’un comité citoyen qui se pencherait sur l’exploration pétrolière dans la MRC. «À la place de mobiliser votre temps une fois par mois, il y aurait du travail qui se fait et nous obtiendrions des réponses plus rapidement. On pourrait travailler ensemble de manière à ce que les citoyens se sentent écoutés», a-t-elle plaidé. Pour ce faire, le préfet a dit devoir consulter ses pairs, puisque de telles initiatives concernent tous les maires. «Ils ont entendu votre revendication et, avec plaisir, nous prendrons le temps d’en parler.» Le maire de Sainte-Clotilde-de-Horton, Simon Boucher, a saisi l’occasion pour souligner que le conseil jeunesse de la MRC examine présentement le dossier de l’environnement et proposera le fruit de ces réflexions aux maires en mai. En outre, un forum jeunesse aura lieu l’automne prochain.