Une carrière junior inespérée

Arrivé à 18 ans dans le junior majeur, Simon Lafrance ne s’attendait pas à vivre trois belles saisons comme il a vécu avec les Foreurs de Val-d’Or et les Tigres de Victoriaville. Et encore moins d’être capitaine à 20 ans. C’est pourtant ce qui est arrivé à l’attaquant originaire de Saint-Eustache.

Il a finalement eu le privilège de disputer 199 rencontres de saison régulière (155 points) et 35 autres en séries (26 points) au sein du circuit Courteau. «Le simple fait de pouvoir dire que j’ai joué dans le junior majeur est un très grand accomplissement pour moi. Je regarde tous les jeunes qui jouent au hockey et moi j’ai eu la chance de percer au niveau midget puis au niveau junior. Juste ça, à mes yeux, c’est très gros.»

Lorsque questionné à savoir ce que représentait pour lui le fait d’avoir été capitaine des Tigres de Victoriaville pour sa dernière saison, l’émotion de Lafrance est palpable au simple son de sa voix. «Au début de la saison, je ne m’en attendais pas du tout à ça. Je me suis présenté à Victoriaville et je me suis dit que j’allais en profiter au maximum. Kevin (Cloutier) et Louis (Robitaille) ont toujours été exemplaires avec moi. Je n’ai absolument rien à dire contre eux. Ils sont venus me chercher pour aller à la coupe. Dès le départ, ça me mettait en confiance. Louis m’a fait jouer beaucoup. Ces deux hommes sont très importants pour moi. D’avoir pu être leur capitaine est un honneur énorme que je n’oublierai jamais.»

Conscient que les Tigres ont déjoué les pronostics

Au début de la saison, peu d’observateurs donnaient cher de la peau des Tigres. Près d’une dizaine de recrues s’alignaient avec l’équipe et la profondeur de la formation était largement contestée. En fin de compte, les Victoriavillois, menés notamment par le jeu de Lafrance, ont réussi à terminer en 12e position du classement général et à atteindre le second tour éliminatoire grâce à une victoire en sept parties face aux Foreurs de Val-d’Or. Aux yeux du capitaine, l’ensemble de l’équipe a de quoi être fier. «Au début de la saison, la plupart du monde nous voyait au même niveau que le Titan d’Acadie-Bathurst étant donné que nous étions deux équipes qui avaient fait une poussée pour la coupe l’an dernier. Nous avons cependant réussi à passer la première ronde et nous avons ensuite perdu contre la meilleure équipe au Canada. Ce n’est pas n’importe qui. Le bagage d’expérience que les jeunes ont acquis est incroyable. Ça ne peut qu’être bon pour le futur des Tigres», a-t-il fait valoir.

Le coup de cœur de Louis Robitaille

Si Lafrance voue un profond respect à l’entraîneur-chef victoriavillois Louis Robitaille, ce dernier en a tout autant sinon plus, qualifiant son capitaine de véritable coup de cœur. «Quand il est arrivé à Victoriaville, ce qui m’a le plus impressionné, c’est son niveau de compétition. Je le connaissais comme le petit marqueur, le petit poison à Val-d’Or. Quand Kevin m’a dit qu’on en avait fait l’acquisition l’an dernier, je me suis demandé s’il allait accepter son rôle. Peu importe ce que tu lui donnais, il le faisait avec le sourire. C’est un passionné qui a éclos sur le tard.»

Au-delà du joueur de hockey qu’il était, ce qui a le plus marqué le pilote des Tigres, c’est la qualité de l’être humain qu’il est. «C’est un joueur avec les bonnes valeurs. La famille Lafrance est tissée très serrée. Leurs parents peuvent être très fiers de leurs deux fils Simon et Félix. De voir Simon pleurer parce qu’il affrontait son frère, ça en dit beaucoup sur la qualité de la personne. Il avait un sourire contagieux et en huit ans dans la ligue, c’est l’un des joueurs que j’ai appréciés le plus côtoyer. Je suis très fier de la façon dont il a mené le club.»