Josée Crête accroche sa baguette d’enseignement

C’est à la fin de la présente année scolaire que Josée Crête prendra sa retraite de l’enseignement de la musique. Elle consacrera désormais son temps à la direction générale et artistique de l’Harmonie l’Inspiration (qui gère le programme de musique-étude de l’École secondaire Le boisé).

Cette décision, prise après 35 ans d’enseignement, lui permettra de  consacrer ses efforts (même si elle le faisait déjà) à préparer une transition vers une retraite complète dans un avenir qui n’est pas encore chiffré. Rencontrée dans son bureau de l’École secondaire Le boisé de Victoriaville, Josée était très sereine et a encore et toujours beaucoup de projets à réaliser. Ce changement dans sa tâche devrait toutefois lui permettre d’avoir deux jours à elle au cours de la semaine. C’est du moins l’objectif qu’elle s’est fixé.

On se souvient que c’est elle qui a fondé l’organisme à but non lucratif qu’est l’Harmonie l’Inspiration (avec Denis Lalonde), en 1992. Pas étonnant donc qu’elle souhaite laisser les choses en ordre et assurer une pérennité à ce programme de musique qu’elle a travaillé fort à élaborer.

Depuis les débuts, elle a toujours jumelé l’enseignement et la direction musicale à ses fonctions au sein de l’Harmonie qui organise une multitude d’activités et de sorties ainsi que le programme de musique-étude (qui bénéficie d’une entente avec la Commission scolaire des Bois-Francs). Avec les trois employés de l’organisme et sa trentaine de spécialistes (professeurs privés), la tâche est colossale et Josée a choisi de désormais s’y atteler exclusivement.

Pour Josée, donc, une page se tourne en ce qui concerne l’enseignement, mais pas pour ce qui est de l’Harmonie l’Inspiration dont elle assurera encore la direction générale et reprendra la direction artistique (qu’elle avait dû laisser faute de temps).

C’est en 1982 qu’elle a fait ses débuts officiels d’enseignante de musique, au primaire, aux écoles de Warwick, Tingwick, Saint-Albert et Sainte-Clotilde. «Ensuite, j’ai remplacé deux ans au secondaire à Warwick et fait quatre ans au primaire à Plessisville», se souvient-elle. C’est finalement en 1990 qu’elle s’est retrouvée à Victoriaville, où elle a mis en place le programme de musique-études. «Ça venait combler un besoin parce qu’il n’y avait rien à ce moment. Les parents ont poussé le programme et continuent de le faire», apprécie-t-elle.

Mais l’enseignement, on peut dire qu’elle est tombée dedans quand elle était petite puisque c’est à l’âge de 11 ans seulement qu’elle a commencé à donner des cours privés de musique (à la suite du départ de la sœur qui s’en occupait et à la suggestion de sa mère), elle qui étudiait le piano depuis l’âge de 5 ans. «J’en suis arrivée à avoir jusqu’à 40 élèves à l’âge de 13 ans», explique-t-elle.

À un moment de sa vie, Josée aurait voulu être interprète (comme la majorité des musiciens). Mais il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle détermine qu’elle n’aimait pas la vie nocturne qu’implique souvent ce choix de carrière. C’est donc tout naturellement vers l’enseignement qu’elle s’est dirigée. Un choix qu’elle n’a jamais regretté. «Et quand j’ai commencé à enseigner au secondaire, j’ai tout de suite su que c’était ma place», précise-t-elle.

Analyser

À partir de juillet, elle prendra donc une année pour analyser combien il faut mettre de temps à la direction de l’Harmonie. Elle travaillera également sur un plan de relève, bien fignolé qui assurera une suite clé en main lorsqu’elle décidera de quitter. Ça ne semble pas être pour demain puisque Josée confie aimer encore ce qu’elle fait dans le domaine de la musique. Elle considère, avec ce choix de retraiter de l’enseignement, prendre une décision responsable.

Aujourd’hui, à 57 ans, elle souhaite avoir quelques jours pour elle, hebdomadairement, ne serait-ce que pour pouvoir peut-être recommencer à faire de la musique, ce qu’elle a arrêté il y a une quinzaine d’années. «Ça me manque énormément. Il y a un paquet de choses que j’aimerais faire», dit-elle encore.

Elle demeure présidente de la Fédération des harmonies et des orchestres symphoniques du Québec, du Festival des harmonies et du Concours solistes et petits ensembles et membre du conseil d’administration de Diffusion Momentum. Elle souhaite également poursuivre dans le JPL Victo Jazz, dont elle assume la direction avec Roxanne Genest.

Ce ne sont donc pas les projets qui manquent à Josée Crête qui espère aussi avoir davantage de temps pour aller à la pêche, voyager, lire et, surtout, ne pas avoir d’agenda. Son dernier concert avec ses élèves aura lieu le 10 avril au Carré 150 de Victoriaville, sous le thème «Inspiration cinéma» et sa dernière prestation, baguette d’enseignante en main, est prévue le 26 avril alors qu’elle sera en Europe avec les élèves de musique.