Un élève du Clarétain en route vers les Oscars

Élève de secondaire 1 et pensionnaire du collège Clarétain de Victoriaville, Alexandre Perreault assistera, le 24 février à Los Angeles, à la 91e cérémonie des Oscars puisque le court métrage dans lequel il a joué, «Fauve», est en nomination dans sa catégorie.

Rencontré à l’école, sur l’heure du dîner, le garçon de 12 ans, d’Adstock, n’était pas timide d’expliquer tout le processus qui l’a mené à jouer le rôle de Benjamin dans ce film réalisé par Jérémy Comte et qui, depuis sa sortie, connaît un réel succès. De ce fait, des 127 festivals auxquels il a participé, «Fauve» a remporté 66 prix. Cela le mène aujourd’hui parmi les finalistes aux prestigieux Oscars.

Quant à Alexandre, il garde les pieds sur terre de cette nouvelle dont rêvent tous les acteurs, peu importe leur âge. Il explique même qu’il n’avait jamais pensé à faire du cinéma avant que la secrétaire de son école primaire ne communique avec sa mère pour l’encourager à signer une permission pour qu’il passe une audition à son école. «Je faisais des pièces de théâtre à l’école, devant les plus grands et je n’étais pas gêné», se souvient-il.

Alexandre a donc passé l’audition à son école et il a été retenu parmi les 70 jeunes de la région. Une autre audition lui a permis d’accéder à une autre étape jusqu’à ce qui soit retenu, avec Félix Grenier, pour les deux rôles principaux. Était-il énervé à ce moment? «Non, je ne savais pas à quoi m’attendre», indique-t-il calmement entre deux bouchées de son dîner.

Il a bien apprécié les cinq jours de tournage, nécessaires pour réaliser ce film de 16 minutes et a compris rapidement que le film avait un bon potentiel. «On en disait de bonnes choses et, de festival en festival, encore davantage», a-t-il découvert. De ce processus, il dit avoir tout aimé bien qu’il ait eu un peu peur lors du tournage de la scène de sables mouvants, même si toutes les conditions de sécurité étaient assurées. «Je crois qu’ils ont pris la première «shot» où j’avais peur pour vrai», pense-t-il.

Un film déjà primé

Avec ce film (qui se déroule sur le site d’une mine à ciel ouvert et où deux garçons s’enfoncent dans un jeu de pouvoir malsain), il a déjà fait quelques voyages, notamment pour aller au festival Sundance, où «Fauve» a remporté un prix. Et il était bien heureux, la semaine dernière, lorsque le réalisateur lui a appris, par texto alors qu’il était en cours, que le film accédait aux Oscars. «Quand je suis sorti de classe, j’ai répondu, mais ce n’est que le soir que j’ai réalisé la situation. Ça m’a donné un choc», se souvient-il.

Il se rendra donc à la cérémonie avec ses parents. Déjà, il sait qu’il sera assis en arrière de la salle et que si le film remporte le prix, il doit monter sur scène. Il est même prêt à dire quelques mots en anglais si la situation s’y prête.

Alexandre aura également l’occasion de déambuler sur le tapis rouge de l’événement, un moment qui sera sûrement impressionnant pour lui. Il sait déjà qu’il mettra, pour l’occasion, un de ses deux complets. Gardant la tête froide, il réalise tout de même que cette nomination fait en sorte qu’il sera connu à travers le monde.

Un premier tournage

Même si «Fauve» est sa première expérience de tournage cinématographique, le jeune garçon a bien apprécié. «On faisait des <@Ri>jokes<@$p> avec tout le monde et le réalisateur nous laissait mettre notre touche. On proposait des idées», explique celui qui avait 10 ans à l’époque.

Depuis, le jeune comédien a eu l’occasion de tourner un nouveau court métrage et avec la nomination du premier aux Oscars, il sera probablement très sollicité. D’ailleurs, d’ici quelques semaines, il commencera son troisième tournage, un long métrage cette fois, «Vineland» de Benoît Pilon, où il incarnera Jérôme, le meilleur ami du personnage principal. «Je serai comme Ron dans Harry Potter», compare-t-il.

À l’école

Bien entendu, depuis que la nouvelle est connue, Alexandre s’en est fait parler à l’école. Même qu’une projection à l’auditorium du collège est prévue pour permettre aux élèves de voir le court métrage. Malgré la cérémonie qui aura lien bientôt, le jeune comédien continue d’être aussi actif à l’école (il joue au hockey et au football) et d’accumuler les bonnes notes scolaires.

Il a choisi de venir étudier au collège Clarétain parce qu’avec ses parents, il recherchait une école qui avait une équipe de hockey de bon calibre et bien encadrée (il est défenseur dans le pee-wee AAA). Étant pensionnaire, il apprécie beaucoup le nombre d’activités proposées et semble bien occuper son temps.

Et finalement, pour ce qui est de savoir ce qu’il va faire d’ici quelques années, il hésite. «Il y a beaucoup de possibilités. Je tourne des films, je joue au hockey, je joue de la guitare…» Comme plusieurs jeunes sportifs, il souhaiterait jouer dans la Ligue nationale de hockey (LNH), mais envisage aussi le métier d’acteur.