Salaire minimum : la FCCQ et la CCIBFE en accord avec l’objectif, mais redoutent les effets d’une deuxième hausse importante

Étant en accord avec la proportion du salaire minimum horaire à 50% du taux moyen et avec la volonté du gouvernement d’améliorer la qualité de vie des personnes à faible revenu, notamment par une augmentation annuelle du salaire minimum, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable (CCIBFE) estiment que la hausse de 0,50 $ de l’heure du salaire minimum, annoncée ce matin par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, s’ajoute aux impacts qu’a eus la hausse de 0,75 $ de l’heure, l’an dernier, créant une forte pression sur les entreprises.

«Par comparaison avec le salaire de 2017, qui était à 11,25 $ de l’heure, le nouveau taux horaire minimal à 12,50 $ constitue un bond de 11,11% sur deux ans et vient de dépasser l’objectif de 50% du salaire moyen, un an plus tôt que prévu», commente Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ. «Les entreprises de la région sont en faveur d’offrir une rémunération compétitive représentant les normes de leur secteur, mais il faut éviter une hausse rapide du salaire minimum, car cela crée des pressions sur les entreprises, particulièrement dans les secteurs à forte concurrence étrangère», ajoute Geneviève Thibault, présidente de la CCIBFE.

Pour plusieurs entreprises de Victoriaville et sa région, la combinaison de la bonification des normes du travail et du régime des rentes du Québec a déjà réduit la marge de manœuvre financière, comme l’a souligné maintes fois la FCCQ. «Dans certains secteurs de l’économie québécoise, la marge de profit est de quelques points de pourcentage. Les entreprises ne doivent pas subir de pression salariale supplémentaire, cela pourrait mettre en péril leur compétitivité et leur viabilité», poursuit Mme Thibault.

Le salaire minimum n’est pas la solution à la pauvreté

Pour la FCCQ et la CCIBFE, il faut considérer l’ensemble des moyens à la disposition des gouvernements pour améliorer la condition de vie des travailleurs au salaire minimum, car les effets d’une hausse salariale ne sont pas les mêmes pour un adulte-chef de famille monoparentale, un étudiant et un travailleur expérimenté qui veut arrondir ses fins de mois. «Dans chacune de ces situations, ce n’est pas le salaire minimum qui fait la différence sur le revenu disponible, mais bien les mesures fiscales et de soutien aux personnes à faible revenu», insiste Stéphane Forget. «Il est par ailleurs à craindre qu’un salaire minimum trop élevé soit un obstacle à la persévérance scolaire. À l’inverse, le contexte fiscal actuel pénaliserait encore davantage un travailleur expérimenté, qui ne verrait plus d’un bon œil de rester actif dans le marché du travail» rappelle Mme Thibault.

La FCCQ et la CCIBFE encouragent ainsi le gouvernement à maintenir une révision annuelle du salaire minimum qui garde celui-ci autour de 50 % du salaire moyen québécois. «Le nouveau salaire minimum en hausse de 4,17%, qui entrera en vigueur le 1er mai prochain, dépasse encore cette année le niveau de l’inflation», souligne Stéphane Forget, ajoutant qu’il faut résister à la tentation de faire du salaire minimum le principal outil de lutte contre la pauvreté et d’en faire porter le fardeau aux entreprises, qui devraient presque inévitablement augmenter l’éventail de salaires de leur organisation. «L’objectif de rejoindre la moitié du salaire moyen étant atteint, nous souhaitons un engagement du gouvernement à rester sur cette cible et non à la dépasser, afin que les entreprises puissent prévoir les hausses annuelles du salaire minimum et ainsi pouvoir en atténuer les impacts», conclut Geneviève Thibault.

À propos de la FCCQ

Grâce à son vaste réseau de plus de 130 chambres de commerce et 1100 membres corporatifs, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 50 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l’économie et sur l’ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d’affaires et d’entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu’ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d’affaires innovant et concurrentiel.

À propos de la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable

La Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable est la voix et le catalyseur de la communauté d’affaires pour favoriser le développement socio-économique et durable de la région Bois-Francs-Érable.