À vendre, le Centre d’entraide Contact déménage

Depuis mercredi se dresse une pancarte «À vendre» devant le Centre d’entraide Contact de Warwick qui déménagera ses pénates. Une décision mûrement réfléchie par les administrateurs.

Un déménagement rendu nécessaire en raison de l’espace devenu trop exigu. «La croissance est telle que nous n’avons plus le choix. On est accoté au mur», note la directrice générale Diane Lefort, rencontrée sur place, jeudi matin.

Le centre quittera le 1, rue Saint-Joseph. (Photo www.lanouvelle.net)

Le centre, oui, va déménager, mais demeurera à Warwick. «On reste ici. On a le soutien du milieu et le déménagement se fera avec ce soutien», indique la directrice générale en poste depuis six ans maintenant. «C’est plaisant et génial à Warwick, ajoute-t-elle. Tous les organismes travaillent ensemble, tout le monde s’entraide. Il y existe une symbiose merveilleuse.»

Le centre peut compter sur 110 bénévoles. «C’est quelque chose! Les gens sont super mobilisés», observe Diane Lefort.

Le Centre d’entraide Contact œuvre auprès de personnes aux prises avec diverses problématiques, les prend en charge ainsi que leur famille pour favoriser une reprise en main et une réinsertion sociale. «Nous faisons de la stabilisation de crise psychosociale avec de la réinsertion», explique Diane Lefort.

La réinsertion passe notamment par un plateau de travail, le PRSTA pour plateau de réinsertion sociale en transformation alimentaire. Un projet qui a valu au centre différents honneurs.

De plus en plus reconnu, ce plateau accueille des personnes référées par les tribunaux, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), les travailleurs sociaux, entre autres.

À ce plateau se greffe toute une gamme de services «sans faire de dédoublement avec ce qui se fait dans le monde communautaire», précise Diane Lefort.

Pour amener les participants à se mobiliser, la réinsertion proposée à Warwick passe par la cuisine, par des plats cuisinés.

Un plateau de réinsertion axé sur les plats cuisinés. (Photo www.lanouvelle.net)

Ces produits, des gâteaux aux carrés aux dattes en passant par les pâtés mexicains et la sauce à spaghetti, le Centre d’entraide Contact en vend des milliers et des milliers, des ventes assurées par une dizaine de distributeurs.

La demande ne cesse de croître, comme les revenus qui, d’environ 15 000 $ la première année, ont grimpé à 51 000 $ l’an passé et qui atteindront et dépasseront même les 100 000 $ cette année.

«Nous avons une croissance de 204% en économie sociale, on a accueilli 31 participants cette année, sans compter une croissance de plus de 60% en services sociaux, une croissance phénoménale. On ne contrôle plus le bébé», fait valoir la DG.

D’où la nécessité de déménager. D’un seul frigo pour les débuts de plateau, il a fallu ajouter 13 réfrigérateurs en moins d’un an. «On ne peut assurer une telle croissance dans l’édifice actuel», soutient Diane Lefort disant souhaiter un déménagement pour le printemps.

L’endroit est déjà choisi. Le Centre d’entraide Contact y doublera sa superficie. La directrice se garde bien d’en dire plus pour le moment puisque tout n’est pas encore finalisé.

L’an dernier, le centre avait songé à un projet d’agrandissement du bâtiment actuel. Sa demande d’aide financière a été refusée. «Le projet a échoué, il est mort dans l’œuf, car il y avait trop de contraintes», indique la DG.

Les revenus pour les plats cuisinés ne cessent d’augmenter. (Photo www.lanouvelle.net)

Le centre a, une fois de plus, rappliqué avec une demande de subvention au programme d’immobilisation en entrepreneuriat collectif (PIEC). Une réponse est attendue pour le mois de février.

Mais, aide financière ou pas, le déménagement se réalisera. «Une subvention nous permettrait de nous installer complètement, notamment avec l’installation d’un ascenseur», souligne la dirigeante.

Sinon, ce sera le plan B, un aménagement plus modeste. «De toute façon, nous allons de l’avant, même si on doit effectuer un prêt. Des gens d’affaires sont près de nous et ils ne nous laisseront pas tomber», confie-t-elle.

Ce déménagement constitue un beau projet, poursuit Diane Lefort. «Parce que le centre appartient à la communauté, les besoins naissent de la communauté. On n’invente pas les services», note la directrice générale.

De bons résultats

Les efforts déployés, les services proposés par le Centre d’entraide Contact portent fruit.

Des personnes dynamiques, mobilisées! (Photo www.lanouvelle.net)

Des 31 participants de la dernière année, 9 d’entre eux sont retournés en emploi et ont ainsi quitté l’aide sociale. «Nos participants suivent une formation en hygiène et salubrité, puis ils travaillent. Ils quittent avec un bagage parce qu’on leur a offert une gamme de services, incluant des cours de francisation», fait remarquer Diane Lefort.

Et le plateau de réinsertion que propose le Centre d’entraide Contact en est un intergénérationnel. Les participants y côtoient des aînés, ce qui permet de briser la stigmatisation.

Le centre organise aussi des dîners communautaires. Pas moins de 1094 repas ont ainsi été servis l’an dernier.

Les tablées réunissent des personnes de la direction, des employés, des aînés et des participants qui échangent entre eux. «Je ne veux pas que ce soit juste pour une strate de la population. Je tiens à ce que tous soient égaux. Ça fait des tablées d’une trentaine de personnes et plus», fait savoir Diane Lefort.