Projet Palastre : trois accusés vont demeurer détenus

Vendredi après-midi, 14 h, au palais de justice de Victoriaville : la juge Dominique Slater de la Cour du Québec a tranché, ordonnant la détention de trois des quatre accusés qui ont subi, mardi et mercredi 18 et 19 décembre, leur enquête sur remise en liberté.

Ainsi, William Trépanier-Provencher, 24 ans, Stéphane Bolduc, 45 ans, et Éric Lacombe, 37 ans, n’ont pu recouvrer leur liberté et demeureront derrière les barreaux pour toutes les durées des procédures judiciaires. Le fardeau leur incombait, il leur revenait de démontrer que la détention n’était pas justifiée dans leur cas. Ils ne sont pas déchargés de leur fardeau et n’ont donc pas convaincu la juge Slater.

Seul Yannick Lamontagne a pu le faire et a obtenu une remise en liberté.

La magistrate a fait connaître sa décision en appelant les accusés à tour de rôle, à commencer par William Trépanier-Provencher.

Dans son cas, la juge a évoqué ses antécédents judiciaires, notamment ceux de possession de stupéfiants en vue de trafic dans l’opération Nageoire. Il a déjà été condamné à 10 mois d’emprisonnement et a été trouvé coupable de trois bris de condition.

Dans son ensemble, la preuve, selon elle, est suffisante pour mener éventuellement à une possible déclaration de culpabilité.

La juge a qualifié d’oisif le mode de vie de l’accusé, disant douter de sa motivation à s’impliquer dans une thérapie en externe pour résoudre ses problèmes de consommation.
De plus, la magistrate juge insuffisantes les garanties offertes par sa conjointe pour rassurer le Tribunal.

L’accusé demeurera donc détenu. Son dossier reviendra devant la justice le 18 février.

Stéphane Bolduc, de son côté,  cumule depuis 1993 de nombreux antécédents judiciaires, des dossiers de vols, de menaces, de voies de fait, de recel, de harcèlement, entre autres.

La preuve démontre une probabilité élevée de condamnation, a souligné la juge Slater, précisant que l’individu présentait le profil d’une personne criminalisée qui démontre peu de fiabilité envers les ordonnances de la Cour.

Les garanties proposées par sa mère ont été qualifiées d’insuffisantes par la présidente du Tribunal qui a donc ordonné la détention du Victoriavillois pour la durée du processus judiciaire. Son dossier sera rappelé le 15 février.

Pour sa part, Éric Lacombe, 37 ans, occupait un rang supérieur dans l’organisation, selon la preuve, a fait remarquer la juge Slater, tout en rappelant les antécédents de l’individu qui avait été arrêté, au début des années 2000, dans l’opération Boisé. Il avait écopé d’une peine de pénitencier de deux ans pour ses activités au profit d’une organisation criminelle qui, a souligné la juge, n’hésitait pas à poser des gestes de violence.

Son profil, ses antécédents, son degré d’implication, le fait qu’il s’expose à une peine substantielle s’il est trouvé coupable et la probabilité marquée qu’il récidive s’il est libéré militent pour la détention durant les procédures.

Quant à Yannick Lamontagne, la juge Dominique Slater a notamment considéré son absence d’antécédents criminels, le fait aussi qu’il n’ait pas de problème de consommation. Elle a noté qu’entre la mi-novembre et le 6 décembre, moment de la frappe policière, le Victoriavillois n’a pas commis d’infractions criminelles.

Une cousine digne de confiance, par ailleurs, a pu offrir une garantie sérieuse en l’hébergeant chez elle tout en exerçant une surveillance adéquate.

Yannick Lamontagne a donc pu recouvrer sa liberté en s’engageant à demeure chez sa cousine, à y être tous les jours entre 21 h et 6 h, sauf s’il se trouve en présence de sa cousine ou de son conjoint.

L’accusé et sa cousine s’engagent chacun pour un montant de 5000 $. De plus, l’accusé ne peut quitter le Québec, ne peut effectuer une demande d’obtention de passeport. Il lui est interdit de posséder des drogues, incluant le cannabis. Interdiction aussi de se trouver dans les établissements hôteliers, de se trouver en présence de personnes possédant des antécédents en matière de stupéfiants. Yannick Lamontagne ne pourra posséder non plus un cellulaire et un téléavertisseur.

Enfin, il ne peut communiquer avec les autres accusés de l’opération Palastre. Son retour en Cour est fixé au 15 février.

Opération Palastre

L’opération Palastre, à laquelle ont participé quelque 80 policiers, a mené à des perquisitions dans neuf lieux, deux véhicules et à l’arrestation de 13 individus, dont 9 qui ont comparu, le jour même.

Palastre a mené à une dizaine de perquisitions. (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

Deux Princevillois, Renaud Vaudreuil et Guillaume Hébert et les Victoriavillois Richard Dufort et Dominic Vigneault ont été libérés le 10 décembre après un week-end derrière les barreaux, tandis que le Drummondvillois Jonathan Barrette a renoncé à son enquête sur remise en liberté. Les dossiers de ces individus reviendront devant la justice le 15 février.

Lors de l’opération du 6 décembre, les policiers ont saisi quelque 700g  de cannabis en vrac, du haschich, environ 550 comprimés de méthamphétamine, de la cocaïne, de même que des champignons magiques (psilocybine).

Ils ont également mis la main sur plus de 12 800 $, sur un poing américain et une arme à impulsion électrique. Deux véhicules ont aussi été saisis à titre de biens infractionnels. Divers autres articles servant au trafic de stupéfiants ont fait l’objet d’une saisie par les policiers.

L’opération visant le démantèlement d’un réseau de trafiquants. Les individus arrêtés formaient, selon la SQ,  le niveau hiérarchique supérieur d’une organisation criminelle qui contrôlait la vente de cocaïne et de méthamphétamine dans la région.

En cours d’enquête, les policiers avaient déjà saisi plus de 42 000 comprimés de méthamphétamine, plus de 600 g de cocaïne, ainsi qu’une somme de 32 000 $.