Chœur et lumière pour le Sida

François, Denis, Nancy… L’abbé David Vincent nomme ces gens de la région qui ont perdu leur combat contre le VIH/Sida. Il y en a des dizaines. Les convives venus se recueillir se lèvent à tour de rôle afin d’allumer un lampion. L’église Sainte-Victoire devient le théâtre d’une scène inédite; un rassemblement non religieux, mais empreint de partage et de chants.

La Journée mondiale du sida a été célébrée à Victoriaville par une soirée où les pièces musicales interprétées par le Chœur Voxalik et les prises de paroles se sont enchaînées. Gabriel Rolland-Huard, responsable des communications qui a orchestré en grande partie l’événement, a accueilli les invités présents pour témoigner leur solidarité en leur expliquant la mission du Bureau de lutte aux infections transmises sexuellement et par le sang (Blitss), qui couvrent le territoire du Centre-du-Québec. «Il y a l’intervention psychosociale auprès des personnes vivant avec le VIH.

Le Chœur Voxalik a permis aux gens réunis de se recueillir en écoutant des chants sélectionnés pour l’événement. (Photo lanouvelle.net)

Ce qu’on vise, c’est de briser leur isolement, de contrer la stigmatisation et la discrimination», a-t-il noté. Augmenter le pouvoir d’agir de ces personnes et les accompagner dans les moments difficiles s’inscrit dans la vocation de l’organisme. Qui plus est, le travail de prévention exercé par Blitss se traduit par la distribution de condoms, par des ateliers dans les écoles, par le dépistage, etc. Il a remercié l’abbé Vincent ainsi que Martin Yelle, collaborateur en pastorale pour l’Unité pastorale de Victoriaville, pour leur accueil dans le saint lieu.

Avancées

Après que la chorale de Plessisville eut interprété «Over the Rainbow» et «Ave Maria», Jacques Gélinas, séropositif depuis 26 ans et qui prête depuis plusieurs années son visage et sa voix à la cause, a pris la parole afin d’informer l’assistance des avancées dans le domaine. D’abord, les traitements s’avèrent plus simples aujourd’hui. «D’une bonne poignée de pilules que les gens devaient prendre deux ou trois fois par jour il y a quelques années, on est rendu, en 2018, pour plusieurs, à un seul comprimé par jour», a-t-il précisé. Les effets secondaires ont également diminué. Il a expliqué qu’une personne séropositive ayant une charge virale indétectable grâce à son traitement ne transmet plus le VIH. Dans le milieu médical, on dit I = I, c’est-à-dire indétectable = intransmissible. Une médication existe aussi pour ceux qui ne portent pas le virus, mais qui ne peuvent adopter de comportement sexuel sécuritaire. Enfin, il a noté quelques avancées dans le dossier de la «criminalisation du VIH dans le cas de la non-divulgation du statut sérologique». À ce sujet, de plus amples détails devraient être connus dans les jours à venir.

Finalement, Voxalik a offert quelques autres titres, dont «Amazing Grace», avant que le rituel des chandelles se déroule, sous les paroles et réflexions spirituelles de l’abbé. Les dizaines de lampions ont été déposés près du chœur. La directrice générale de Blitss, Maryse Laroche, a donné le mot de la fin. Visiblement émue, elle a affirmé avoir pleuré plusieurs des personnes nommées et a rappelé qu’il y a encore beaucoup à faire quant à la discrimination des gens qui doivent vivre cette épreuve, déjà fort difficile.