Âgée de 18 ans, elle se lance en affaires

Tandis que ses amis regagnent les bancs d’école, Delby Lessard mène un dernier sprint avant l’ouverture de sa première entreprise, le Dyyb’s Café. Vers la mi-septembre, la jeune victoriavilloise servira ses premiers repas et cafés dans les anciens locaux du Bar Christophe.

Delby Lessard n’a que 18 ans, mais opérer sa propre affaire dans le domaine de la restauration constitue un désir de longue date, presque une hérédité. «J’ai toujours eu l’exemple de mon père, qui était en affaires ou dans le métier», commence-t-elle. L’idée de tenir son propre café a donc germé il y a fort longtemps dans son esprit et y a poursuivi son bonhomme de chemin.

Alors qu’elle étudie au Cégep en administration, elle se passionne tant pour son projet qu’elle perd le goût pour ses cours.

Au service aux entreprises (SAE), elle s’inscrit à une formation professionnelle pour démarrer son propre business. «J’ai eu la piqure. J’y ai passé plusieurs heures chaque soir, en plus des rencontres avec les coachs et des travaux à effectuer. On m’a montré comment faire pour y arriver», raconte-t-elle. Malgré les heures consenties, elle préfère cet apprentissage à celui qu’on lui proposait dans un cheminement régulier.

Pendant un an et demi, elle peaufine son plan d’affaires. Elle profite aussi de cette période pour s’entourer de gens d’expérience. «Jamais je n’aurais pu y arriver toute seule», admet-elle.

 

Persévérer

Les investissements initiaux pour ouvrir son café atteignent 300 000$. Si elle les obtient malgré son jeune âge, c’est que Delby Lessard fait preuve de persévérance et de dynamisme, ce qui l’amène «à convaincre des gens à croire en (son) projet», pense-t-elle.

Sa famille d’abord, puis ses mentors, cèdent devant sa ténacité. Elle apprend à tenir les comptes et à mieux communiquer, entre autres, grâce à ces différentes figures auxquelles elle s’associe. Son père, un expert du domaine de la restauration, reste son support numéro un.

Hôtesse et aide-serveuse au restaurant Le limonadier pendant ses études, Delby connait les exigences du milieu. «Nous étions bien appuyés et j’y ai acquis certaines compétences qui me sont très utiles.» Outillée par ces différentes sources, elle définit concrètement son restaurant.

Dyyb’s

Puisque son prénom se retrouve bien souvent transformé par ceux qui la rencontrent pour une première fois, Delby a emprunté le surnom que lui donne sa sœur, Dyyb, pour baptiser son commerce.

Delby Lessard ouvrira le Dyyb’s Café vers la mi-septembre.

Au départ, elle songe à un bar à smoothies. Seulement, après un exercice de benchmarking, elle constate qu’il convient de diversifier son offre. Puis, lors d’une visite à Chicago, elle observe que le service aux tables ne s’inscrit plus nécessairement dans la tendance. «Les clients paient 15% moins cher, car il n’y a pas de pourboire à donner», observe-t-elle. À la faveur de cette visite, elle constate aussi qu’il n’y a pas, à Victoriaville, de café aménagé pour recevoir les étudiants. «Je me suis inspirée d’endroits comme les Café Morgane et les Presse Café, qui ont de longues tables avec des prises électriques et des banquettes», décrit la jeune entrepreneure. Le Dyyb’s favorisera les rencontres étudiantes et d’affaires. Les visiteurs pourront travailler, manger et se divertir sur deux étages.

Au menu

Salades, soupes, sandwichs, gaufres et crêpes figurent au menu. Une proposition culinaire unique, inspirée d’Europe, a été développée afin de transformer l’entreprise en destination incontournable. En outre, les commandes en ligne et la livraison de boîtes à lunch feront voyager le Dyyb’s Café dans les chaumières comme dans les bureaux.

Les cafés servis à la nouvelle adresse proviennent des Cafés Honoré. Delby Lessard profitera des savoirs du propriétaire de la brûlerie de Québec pour informer les gens sur les diverses plantations et les multiples degrés d’amertume, par exemple. «Les recettes ont été préparées pour nous et resteront exclusives. En plus des cafés à la tasse, nous les offrirons en vrac», annonce-t-elle.

Très fébrile, Delby Lessard admet subir énormément de pression, vu son âge. Les commentaires sexistes affluent également. Elle reste néanmoins bien confiante en son projet et pense avoir choisi le lieu idéal pour le réaliser. «Si ça n’avait pas été là, ça aurait été dans une autre ville, tout simplement», confie-t-elle. De fait, elle profitera d’un grand stationnement pour accueillir les gens et imagine déjà une terrasse à même le sens unique longeant son local.

Le site Web du Dyyb’s Café donne un avant-goût de son menu et de sa philosophie.