Sœur Claire Perreault laisse un grand héritage

Sœur Claire Perreault, figure marquante des soins de santé à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska et dernière religieuse à avoir dirigé l’établissement (de 1967 à 1988), est décédée le 11 juillet à l’âge de 95 ans.

Soeur Claire Perreault a été la 12e religieuse à diriger l’hôpital, partant de la fondatrice, Sœur Marie-Pagé en 1884. Dans sa série Visages du siècle (publiée par La Nouvelle Union en 1999), Alain M. Bergeron avait fait le portrait de cette femme qui a consacré sa vie au mieux-être des malades dans la région.

«Après le verbe aimer, le verbe aider est le plus beau du monde.» C’est ce qui l’a toujours motivée. «Je suis heureuse quand je peux aider. Tout se fait dans le don, dans l’aide que l’on peut apporter aux autres», explique-t-elle dans cette entrevue.

Née le 3 février 1923, Claire est la jumelle de Thérèse et la fille d’Alphonse Perreault et Lauza Bécotte. La jeune Claire a entrepris ses études primaires à l’école du rang pour compléter sa 8e et 9e année au Couvent de Warwick. C’est vers cette époque qu’elle ressent l’Appel. Elle a obtenu son diplôme d’enseignement à l’école normale de Nicolet, ce qui la mène à enseigner au niveau primaire dans sa ville natale, en 1941, puis à l’orphelinat de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, en 1943. C’est alors que de sœur enseignante, elle opte pour un nouveau défi et devient une Religieuse Hospitalière de Saint-Joseph d’Arthabaska où elle œuvre comme infirmière. Elle fait son entrée dans la congrégation le 19 mars 1943, reçoit son diplôme d’infirmière à l’École des infirmières de l’H.-D.-A. en 1948 et poursuit ses études pour décrocher son baccalauréat en sciences infirmières à l’Université Laval en 1951.

Après un parcours d’une dizaine d’années, elle deviendra directrice générale adjointe de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska de 1962 à 1967. Puis à 44 ans, elle devient directrice générale du même établissement, poste qu’elle occupera jusqu’en 1988.

Claude Charland, qui a été lui-même directeur général de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska (jusqu’en 2015), raconte qu’elle était une femme d’une rare intelligence. «Je n’ai pas beaucoup travaillé avec elle, mais je l’ai côtoyée. Elle m’a pris sous son aile quand je suis arrivé», se souvient-il.

M. Charland confirme que l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska était sa mission de vie, son bébé. «Elle a apporté des innovations, challengé pour développer des services localement», note-t-il. Elle était aussi fière des orientations qui ont été données à l’établissement après son départ. «Elle venait faire son tour et les rencontres étaient toujours chaleureuses. Elle venait s’assurer que «son bébé» ne soit pas maltraité», ajoute-t-il en riant et en soulignant qu’elle faisait confiance et avait toujours appuyé les décisions prises.

Sœur Claire Perreault a été très active et siégé à plusieurs conseils d’administration d’organismes provinciaux et nationaux reliés aux services de la santé et des services sociaux. Tout cela lui a valu plusieurs récompenses, dont personnalité de l’année dans la région des Bois-Francs (1967 et 1986), récipiendaire de la médaille du Mérite diocésain (1983), insigne de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (1985) et a été la première citoyenne de la région à être décorée de l’Ordre du Canada par la Gouverneure générale Jeanne Sauvé le 30 octobre 1985.

Puis, en 1986, elle a été investie du titre de Dame de mérite, Chevalier de Malte à l’ordre souverain militaire de Saint-Jean-de-Jérusalem. Au-delà des honneurs, on dit qu’elle était particulièrement fière de la mise en place du Centre Marie-Pagé (l’unité des soins palliatifs) et de la cellule Albatros (qui forme des bénévoles pour l’accompagnement des grands malades).

À l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, on a toujours voulu souligner son apport. De 1988 jusqu’en 2004 existait une salle nommée en son honneur au 2e étage  où se réunissait le conseil d’administration de l’Hôpital. Puis, en 2011, Sœur Claire Perreault a retrouvé une salle à son nom dans l’ancienne chapelle des laïcs. Elle avait assisté à l’inauguration.