Grève dans la construction : la ministre Vien convoque les parties

La ministre du Travail, Dominique Vien, a convoqué une rencontre d’urgence entre les parties, à Montréal, alors qu’une grève générale illimitée vient d’être déclenchée dans l’industrie de la construction, à 5 h mercredi matin.

Encore une fois, la ministre du Travail a prévenu qu’elle était prête à déposer une loi spéciale pour forcer le retour au travail, puisque la grève des 175 000 ouvriers entraîne des pertes économiques de 45 millions $ par jour, selon les chiffres qu’elle a cités.

Au cours d’un point de presse mercredi matin à Québec, elle a vivement déploré le déclenchement de la grève et souhaité que les parties poursuivent plutôt la négociation et concluent une entente. Le ministère a déjà mis ses effectifs à la disposition des parties, en médiation et en conciliation, pour favoriser les échanges.

Elle a indiqué que c’est le premier ministre Philippe Couillard, en voyage à l’étranger, qui décidera ultimement du moment du dépôt d’une loi spéciale. Mais la ministre a prévenu qu’elle se tenait déjà prête à déposer une telle loi, accroissant ainsi la pression sur les parties pour produire une négociation fructueuse.

Les parties ont négocié jusqu’après minuit. Dans certains cas, elles ont négocié jusqu’à 5h du matin, alors que la grève a débuté à 5 h 15.

Les principaux points en litige varient selon le sous-secteur de l’industrie : les salaires, les horaires, les heures supplémentaires, la mobilité de la main-d’oeuvre, la conciliation travail-famille.

Les syndicats ont fait une grande campagne sur la volonté de plusieurs employeurs de pouvoir reprendre le travail qu’ils n’ont pu faire à cause du mauvais temps en payant les ouvriers à taux simple.

L’Association de la construction du Québec assure pourtant avoir laissé tomber certaines de ses demandes patronales durant les dernières heures. Mais les parties n’en sont quand même pas venues à une entente.

La question de la mobilité de la main-d’oeuvre est particulièrement sensible dans les régions, où les ouvriers en chômage veulent avoir un accès prioritaire aux emplois dans les chantiers de leur région, alors que les entrepreneurs qui décrochent ces contrats dans des régions autres que la leur veulent également pouvoir faire appel à leurs ouvriers d’expérience avec lesquels ils sont habitués à travailler.

L’Alliance syndicale regroupe les cinq organisations syndicales de la construction, à savoir la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), le Syndicat québécois de la construction, la CSD-Construction et la CSN-Construction.

Face à elle se trouvent quatre associations patronales : l’Association des entrepreneurs en construction, qui négocie les clauses communes à l’ensemble, l’Association de la construction du Québec, qui négocie pour les secteurs institutionnel, commercial et industriel, l’Association des constructeurs de routes et grands travaux, qui négocie pour le secteur du génie civil et voirie et l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, qui négocie pour le secteur résidentiel.