«Les fées m’ont fait voyager» – Denise Boucher

Après une année d’attente (l’entrevue devait avoir lieu en octobre 2015, mais avait été remise pour cause de maladie), les gens ont finalement pu assister à l’entrevue publique de la poète et écrivaine Denise Boucher présentée dans la série «Plaisir de lire, bonheur d’écrire». Animée par Danielle LeBlanc, la soirée a permis d’en apprendre davantage sur cette grande dame originaire de Victoriaville.

En entrant dans la salle de la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot, l’écrivaine a commencé par refuser le haut tabouret qui lui était destiné, préférant une chaise traditionnelle, chaise qui lui permettait d’avoir les pieds sur terre, expliquant que ces tabourets étaient faits pour les grandes personnes.

De son enfance passée à l’hôtel de ville de Victoriaville (qu’elle habitait avec sa famille) à son éducation en passant par les différents pans de sa vie, l’auteure, qui a aujourd’hui 80 ans, n’a pas hésité à dire, à la trentaine de personnes présentes, que sa pièce «mythique» <@Ri>Les fées ont soif<@$p> lui a permis de voyager à travers le monde, ce qui lui aurait probablement été impossible autrement.

Elle a aussi raconté des pans de sa vie de jeune femme alors qu’elle a eu l’occasion de côtoyer les Françoise Gaudet-Smet (chez qui elle passait ses étés), Alfred Desrochers (le père de Clémence), Gaston Miron, Gilles Carles et Jerry Boulet de ce monde…

Expliqué aussi ces chansons qu’elle a composées pour plusieurs interprètes, dont Jerry Boulet. On lui doit en effet «Un beau grand bateau» et «Fleur de peau» interprétée par Pauline Julien, pour ne nommer que celles-là.

Denise Boucher continue d’écrire et a répété plusieurs fois que les choses lui étaient arrivées après qu’elle les ait simplement demandées. «Demandez et vous recevrez est probablement la meilleure chose à retenir de la religion catholique», a-t-elle ajouté.

L’artiste reconnue internationalement n’a pas manqué, non plus, de souligner qu’on vivait une période extraordinaire actuellement, notamment avec la remise du prix Nobel de littérature à Bob Dylan, «un poète que tout le monde connaît», apprécie-t-elle.

Celle qui se considère comme une voyelle (féminin de voyou, le titre de son autobiographie) a eu aussi quelques mots pour rappeler les grands émois qu’ont causé sa pièce Les fées ont soif (qui fêtera ses 40 ans en 2018), avant sa sortie sur les planches et rappelé qu’encore aujourd’hui bien peu de textes de femmes étaient joués au théâtre.

Sa poésie et ses écrits parlent souvent de la condition des femmes, mais aussi d’amour. Cela a fait demander à l’animatrice ce que ça représentait en 2016 d’être une femme, si c’est plus facile ou non qu’avant. À cela, Denise a simplement répondu : «Demandez à Hilary (Clinton)…».

Elle a également confié son prochain projet d’écriture, qui devrait prendre la forme d’un «journal de vieillesse» et qu’elle devrait commencer le 15 novembre. «J’écris l’hiver, l’été je fais des jardins», a-t-elle confié.

Bref, une belle rencontre avec une grande écrivaine qui n’a pas hésité à revenir chez elle raconter quelques bouts de sa vie qui continue d’être mouvementée.