À Victo pour faire le point sur le bio

AGRICULTURE. Quelque 240 personnes de tous les coins du Québec se sont attardées à Victoriaville durant les deux jours du colloque Bio pour tous, une occasion de faire le point sur les pratiques en agriculture biologique et de prendre le pouls des producteurs. Même d’asseoir ensemble des producteurs bios ou en voie de l’être et quelques producteurs conventionnels.

Pour organiser son deuxième colloque Bio pour tous, le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+) s’est adjoint la collaboration de l’Union des producteurs agricoles (UPA), du Club CDA (Centre de développement d’agrobiologie), du ministère de l’Agriculture et de Bioaction.

Agroéconomiste au CETAB+, une composante du cégep de Victoriaville, et membre du comité organisateur, Geoffroy Ménard était satisfait non seulement de la participation des producteurs, mais aussi de celle des collaborateurs.

Par exemple, l’activité de deux jours aura procuré à Jérôme-Antoine Brunelle, coordonnateur au développement de l’agriculture biologique de l’UPA, l’occasion de réunir les producteurs, la Fédération d’agriculture biologique ne parvenant plus à le faire. «Et on a pu asseoir, ensemble, les producteurs bios et les producteurs conventionnels, puisque les deux types peuvent échanger des trucs et des pratiques. Jusqu’ici, ils ont avaient toujours travaillé en silos.»

Les premières heures du colloque Bio pour tous auront permis à M. Brunelle de recueillir les besoins et revendications des producteurs bios. Parmi ces dernières, il y a cette demande d’adapter les programmes de sécurité du revenu et d’assurance-récolte à la réalité de l’agriculture bio. M. Brunelle a également retenu l’idée d’étendre la promotion de l’alimentation saine jusqu’aux écoliers.

L’UPA a créé, il y a deux ans, une Table de développement de l’agriculture biologique regroupant une vingtaine d’organisations. Le CETAB+ en fait partie.

Demande plus grande que l’offre

Où se trouve l’agriculture biologique au Québec?

La question est large, répond Geoffroy Ménard. Sans s’élancer dans les statistiques, il dit que la demande pour le bio croît plus vite que l’offre, de sorte qu’il faut importer.

Pour favoriser le développement de l’agriculture biologique, surtout la rendre prospère et durable, poursuit-il, trois aspects requièrent soin et attention : production, gestion et commercialisation.

Cette année, le colloque Bio pour tous a, souligne-t-il, «ratissé moins large», mais a justement mis plus d’emphase sur la mise en marché.

Et parce que l’an dernier, les participants avaient déploré un ordre du jour trop dense, l’organisation a aéré la programmation et organisé un cocktail pour faciliter le réseautage.

Si le colloque s’intitule Bio pour tous, le «tous» fait référence aux producteurs, parce que les sujets abordés y sont «pointus».

Pour le CETAB+, l’activité sert à la fois de vitrine pour présenter les résultats de ses recherches que de source d’alimentation pour en proposer d’autres visant à bonifier les techniques et pratiques.

Le CETAB+ se lancera-t-il dans l’organisation d’un troisième colloque? À cela, Geoffroy Ménard répond que la même question avait été posée l’an dernier et qu’on ne savait pas encore. «Mais voilà, on en est à notre deuxième», laissant présager un troisième rendez-vous.