Victo : des citoyens satisfaits… et critiques

MUNICIPAL. Les résidents du secteur de la rue Cartier ont accueilli comme une «bonne nouvelle» le refus de la Ville de Victoriaville d’autoriser deux modifications à son règlement de zonage afin de permettre à Construction Valard d’étendre ses activités jusque dans la zone résidentielle.

Le sujet n’était pas à l’ordre du jour.

C’est la porte-parole du groupe, Sylvie Roberge, qui s’est présentée au lutrin des citoyens à la séance ordinaire du conseil municipal pour remercier la Ville d’avoir «protégé la qualité de vie des résidents».

Elle avait appris que le conseil municipal n’avait pas donné suite aux deux demandes de modification, formulées par l’entreprise 9076-5108 Québec inc., une société de gestion présidée par Denis Laroche, propriétaire du site qu’occupe Construction Valard rue Notre-Dame Ouest.

Le propriétaire souhaitait que soit ajouté l’usage «entrepreneur spécialisé» à son site et demandait aussi la possibilité d’entreposer des véhicules et du matériel sur une portion du terrain (rue Cartier) situé derrière l’établissement actuellement zoné résidentiel. (bit.ly/1J0w4xv)

Améliorer les procédures?

Si Mme Roberge a salué le geste de la Ville, elle a toutefois exprimé le souhait que les procédures de consultation soient améliorées. Va pour les démarches légales comme la publication d’avis publics dans les journaux, a-t-elle fait remarquer. Mais ces procédés rejoignent difficilement les citoyens concernés par des demandes de modification dans leur voisinage, a-t-elle poursuivi.

Elle a repris les termes du conseiller Claude Brulotte qui, à la séance de janvier, avait déclaré que les citoyens étaient «arrivés à temps» dans le processus. La citoyenne a dit que si les résidents avaient été avisés plus tôt, ils auraient pu dès lors présenter leurs arguments à la Ville, facilitant sa prise de décision.

Sylvie Roberge n’est pas la première citoyenne à adresser une telle demande au conseil municipal.

Il y a un peu plus de deux ans (septembre 2014), un citoyen avait exprimé une requête similaire aux élus (bit.ly/1PShbQT). Le maire d’alors, Alain Rayes, lui avait répondu que ce sujet faisait l’objet d’une étude à l’Union des municipalités du Québec.

«Vous jouez avec les chiffres!»

Le citoyen Ghislain Tremblay est revenu au lutrin pour dénoncer la hausse des taxes, reprochant aux élus de «jouer avec les chiffres», parlant de la hausse de la valeur des propriétés. Il considère que les Victoriavillois font preuve de beaucoup de «résilience», eux qui, notamment, encaissent ces augmentations.

En ces temps d’«austérité», il s’étonne que la Ville veuille investir des millions dans la revitalisation du centre-ville, alors qu’il en faudra aussi plusieurs pour la restauration du réservoir Beaudet.

Le conseiller Alexandre Côté, agent immobilier, lui a répondu que la Ville n’avait aucun contrôle sur l’évaluation foncière, l’augmentation moyenne de près de 7% des valeurs résidentielles correspondant aux prix de vente des maisons de Victoriaville pour les années 2012-2013 et 2014. C’est le ministère qui, a ajouté M. Côté, détermine la valeur médiane.

Concernant le projet de revitalisation du centre-ville, le maire suppléant Christian Lettre a spécifié que le chantier s’étalerait sur deux ans, que la Ville disposait déjà d’une réserve de 3 millions $ pour mener les travaux.

Visiblement insatisfait des réponses, M. Tremblay a tout de même adressé à la Ville une demande d’installer des dos d’âne rue Archambeault, afin de ralentir la vitesse, sa rue étant devenue une «autoroute». Le maire en a pris «bonne note».