Sylvia Pépin : récit d’une «miraculée en devenir»

LITTÉRATURE. Si on se fie à la médecine, Sylvia Pépin devrait être morte du cancer depuis quelques mois déjà. Toutefois, elle est bien vivante, a repris le travail quelques jours par semaine et a même écrit un livre qu’elle a lancé récemment et qui retrace son cheminement médical et émotionnel. Comme elle le dit si bien, elle est une «miraculée en devenir».

La glissade… tel est le titre de ce livre publié à compte d’auteur qu’elle présente aux gens. D’entrée de jeu Sylvia explique qu’elle n’est pas en rémission de sa maladie. Elle a cessé volontairement les traitements, après avoir tout tenté et vit au jour le jour, à plein régime.

«J’ai toujours su que j’écrirais, mais ne savais pas quand ni quoi», explique-t-elle. Ainsi Sylvia a commencé à écrire pour évacuer la pression et a voulu partager le fruit de sa réflexion.

Elle est convaincue qu’il n’y a pas que du négatif au fait d’avoir le cancer. «J’en ai tiré plein de positif, comme de savoir qu’il y a plein de monde qui m’aime et que j’ai beaucoup de choses à dire aux autres», ajoute-t-elle.

De voir ses jours comptés lui a permis de régler ses «bibittes» de jeunesse, comme elle le dit elle-même. Cela lui a également appris que même si elle n’avait pas le contrôle sur sa vie, son attitude face à celle-ci lui appartenait encore. «J’ai écrit pour m’aider, mais j’ai découvert qu’il pouvait en aider d’autres».

On sent chez la femme dans la mi quarantaine une volonté de vivre et une joie intérieure aussi. «Il est facile de s’apitoyer sur son sort. Ce n’est pas facile quand je me lève le matin, j’ai mal partout», avoue-t-elle. Mais Sylvia se parle, prie et s’accroche à la vie.

«Tout ça me nourrit. J’ai un chum extraordinaire, une fille que j’adore. Malgré la maladie, je suis chanceuse», dit-elle.

La glissade…

Son récit autobiographie, s’il raconte son cheminement médical et émotionnel ne comporte pas de dates précises. Les pages impaires relatent tout ce qui lui est arrivé depuis qu’elle a appris avoir le cancer et sur les pages paires (à gauche) elle a voulu partager des citations qui, au fil du temps, lui ont fait du bien. Quant au titre, il vient d’un souvenir que Sylvia a d’une grande amie, décédée du cancer et qui disait : «Nous sommes dans la glissage et on doit glisser jusqu’au bout». En plus, Sylvia étant éducatrice en service de garde depuis 25 ans passe sa vie avec les enfants qui lui enseignent tous les jours la spontanéité et le vrai.

Aujourd’hui Sylvia mord dans la vie. Elle ne veut rien manquer. «La vie m’offre ce que je dois avoir. Bien entendu ce n’est pas facile, mais je veux avoir le privilège de vieillir et d’être la tannante du foyer», souligne-t-elle encore.

Elle a voulu avec ce récit autobiographie se livrer, sans pudeur ni jalousie. Tout le processus lui aura permis d’être en contact avec elle-même et elle se trouve bien dans ce qu’elle ressent. Sylvia suggère aux gens de prendre, chaque jour 15 minutes pour soi afin de faire le bilan de sa journée et savourer cette vie qui est si fragile pour certains.

«Il faut travailler sur ce qu’on veut avoir. On a toujours le choix, sauf celui d’avoir la maladie. Et moi j’ai décidé qu’elle n’aura pas le dessus», croit-elle.

Sylvia Pépin a une facilité à partager son vécu et elle aimerait peut-être se lancer dans les conférences afin de faire état de son parcours de «miraculée en devenir». Le livre qu’elle présente est un premier pas en ce sens. Elle laisse aller les choses et verra bien où cela la mènera.

Ceux qui voudraient se procurer son livre peuvent communiquer avec Sylvia par téléphone au 819 604-7766 ou par courriel à sylvia10pepin@hotmail.com.