48 000 citoyens mobilisés pour sauver la Route verte

POLITIQUE. Le président du Parc linéaire des Bois-Francs, Lionel Fréchette, et le président de Réseaux Plein Air Drummond (RPAD), André Béliveau, ont rencontré, lundi avant-midi, le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, à son bureau de Warwick pour lui remettre une copie de la pétition «Sauvons notre Route verte» comportant 48 000 signatures.

Cette action découle de la décision du gouvernement du Québec, lors de la signature du pacte fiscal en novembre 2014 avec les municipalités, d’abolir le budget annuel de 2,8 millions de dollars prévu pour l’aide à l’entretien de la Route verte, une décision affectant 55% du réseau cyclable.

Pour le Parc linéaire des Bois-Francs, cela représente une enveloppe de 115 000 $ et pour le RPAD une amputation de 51 000 $.

Cela met en péril l’avenir même de la Route verte, a confié Lionel Fréchette, président du Parc linéaire, préfet de la MRC d’Arthabaska et maire de Sainte-Hélène-de-Chester. «On a pu survivre l’an passé avec notre fonds réservé pour renouveler le criblure de pierre. Pour la prochaine année, on utilisera les fonds dégagés par la fermeture de la Conférence régionale des élus (CRÉ), mais par la suite, nous n’aurons plus d’argent», a-t-il souligné.

À ses côtés, André Béliveau, président de RPAD, a qualifié de «mauvaise», la décision de Québec d’abolir le budget annuel pour l’entretien de la Route verte qui ne représente qu’une minime somme dans l’ensemble du budget du gouvernement. «C’est une mauvaise décision, point à la ligne. Cela envoie un très mauvais message aux milliers de bénévoles impliqués depuis le début dans la Route verte pour donner une pérennité à un joyau reconnu au Canada et dans le monde. C’est assez ordinaire de couper un si petit budget après y avoir investi des millions de dollars qui proviennent des poches des contribuables et des budgets des MRC et des municipalités.»

Si le budget d’entretien de la Route verte ne change rien au budget du Québec, a poursuivi M. Béliveau, en revanche, cela bouleverse grandement la vie des milliers d’utilisateurs du sentier cyclable partout au Québec. «J’ose demander au premier ministre Couillard et à son gouvernement de réviser cette mauvaise décision», a-t-il exprimé.

Impressionné par l’imposante pétition, le député de Drummond-Bois-Francs, dit trouver «inconcevable» la décision du gouvernement. «La Route verte constitue une infrastructure provinciale, et on demande aux municipalités de s’en occuper. C’est inconcevable. C’est comme si on refilait aux municipalités la responsabilité de l’autoroute 20», a-t-il fait remarquer.

La Route verte constitue, a-t-il continué, un réseau sécuritaire qui favorise l’activité physique et le tourisme. «Selon le National Geographic, il s’agit de l’une des plus belles véloroutes au monde. Il est important de préserver cette infrastructure qui contribue à faire découvrir le Québec et qui génère des retombées économiques», a-t-il noté.

Le député Schneeberger a cité en exemple le Gîte du Champayeur à Warwick pour qui le vélotourisme représente la moitié du chiffre d’affaires annuel.

Au Centre-du-Québec, on estime à 2,4 millions de dollars les dépenses annuelles des cyclotouristes qui empruntent les pistes cyclables de la région.

Le président du Parc linéaire des Bois-Francs, Lionel Fréchette, dit espérer que la pétition puisse faire bouger les choses. «Parce qu’il s’agit d’une mauvaise décision, un mauvais calcul. Que le gouvernement refasse le calcul et il s’apercevra qu’il perd de l’argent en agissant ainsi. L’argent qu’il enlève à la Route verte, il devra le verser en soins de santé», a-t-il fait valoir, insistant sur les dangers de rouler en bordure des routes plutôt que sur des sentiers cyclables sécuritaires.

«Même des maires de municipalités qui ne sont pas traversées par la Route verte, comme Saint-Albert, Sainte-Élizabeth-de-Warwick, Saint-Samuel, Saint-Christophe-d’Arthabaska et Chesterville, donnent leur appui parce qu’ils y croient», a observé Lionel Fréchette.

Le député de Drummond-Bois-Francs se chargera d’acheminer la pétition à l’Assemblée nationale du Québec. «C’est énorme, 48 000 noms, ce n’est pas rien. Je vais pousser fort et la déposer avec fierté pour leur faire comprendre que cette infrastructure doit demeurer et être entretenu», a-t-il promis.