Nouveaux pouvoirs aux pharmaciens : du «flou dans l’exécution des services»

Il y a «peut-être un peu de flou dans l’exécution» des sept nouveaux actes que les pharmaciens peuvent poser depuis maintenant un mois, rapporte l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires.

Le service est en rodage, il est de plus en plus sollicité, mais des pharmaciens n’ont encore reçu aucun remboursement d’honoraires de la part du gouvernement.

«Ce qui n’est pas prêt, c’est le processus de réclamation à la Régie de l’assurance maladie [du Québec]», témoigne le pharmacien Denis Boissinot. «Pour l’instant, on pose les actes, mais on n’a pas eu un sou», renchérit la pharmacienne Mélanie Néron.

Depuis le 20 juin, les pharmaciens peuvent prolonger ou ajuster des ordonnances, administrer et prescrire certains médicaments ou encore interpréter des analyses de laboratoire. Les systèmes de facturation pour trois de ces actes «étaient prêts» au terme des négociations avec les pharmaciens, assure Marie-Claude Lacasse du ministère de la Santé et des Services sociaux. En revanche, l’entente survenue à la fin juin sur l’ajout d’un quatrième service rémunéré provoque un certain retard, admet-elle.

Facturation

«La RAMQ peut recevoir la facturation, mais certains systèmes qui appartiennent aux pharmaciens […] ne sont pas encore adaptés pour le faire», soutient Mme Lacasse.

Du coup, il se peut que des clients doivent assumer seuls les coûts des consultations, rapporte l’AQPP.

Des pouvoirs très attendus

Les pharmaciens avaient hâte d’exercer leurs nouveaux pouvoirs, commente la pharmacienne Mélanie Néron. «On aurait aimé que tout soit déjà en place avant de poser les actes, mais on ne voulait pas manquer le bateau non plus», souligne-t-elle.