Le RDDA apporte des nuances

SAINT-FERDINAND. Le Regroupement pour le développement durable des Appalaches (RDDA) dénonce le promoteur Éoliennes de l’Érable pour le non-respect de deux de ses engagements économiques majeurs : soit la création de 25 emplois permanents dans la MRC de L’Érable et la construction d’une structure d’accueil de plusieurs millions de dollars (l’Étoile de l’Érable) qui doit générer des revenus de taxation annuels de 30 000 $ à la municipalité de Saint-Ferdinand.

Ces engagements formels ont servi d’arguments majeurs pour vendre le projet à la population et aux élus. Ces deux engagements sont explicitement énoncés dans l’étude d’impact déposée par le promoteur et font partie des conditions à respecter lors de l’autorisation du projet éolien par voie de décret. Le RDDA attend toujours la réalisation des engagements du promoteur ou le versement d’une compensation équivalente. «Les municipalités et la MRC ont respecté toutes leurs ententes avec le promoteur, c’est au tour du promoteur maintenant de livrer la marchandise», a résumé Yvon Bourque, président du RDDA.

Par ailleurs, le RDDA constate, tout comme le BAPE, que le projet éolien de L’Érable engendre des retombées économiques presque deux fois moins élevées que le projet des Moulins dans la région de Thetford Mines. En effet, pour 100 MW installés, le projet de l’Érable génère des redevances de 290 000 $ contre 518 500 $ pour Des Moulins. Au surplus, Éoliennes de l’Érable obtient d’Hydro-Québec 3.08 cents/kWh de plus que le promoteur du parc des Moulins; pour une seule année, Éoliennes de l’Érable engrange des revenus supplémentaires de 10 millions $.

Les maigres redevances versées aux propriétaires n’ayant pas signé des contrats d’option n’ont d’aucune façon réussi à calmer la colère des riverains du parc éolien de L’Érable. La Cour supérieure du district d’Arthabaska a ainsi autorisé, en octobre 2014, l’exercice d’un recours collectif contre Éoliennes de l’Érable pour les troubles de voisinage causés par les travaux reliés à son parc éolien et par la présence permanente des éoliennes. «Sans nous consulter, on est venu bouleverser nos vies. Le bruit des éoliennes non seulement dérange, mais empêche des familles de dormir et la dévaluation marchande des propriétés est telle que certains propriétaires riverains n’arrivent pas à vendre, se retrouvant prisonniers du parc. Les riverains récoltent les problèmes de ces centrales industrielles implantées de force dans le milieu, pendant que le promoteur empoche des millions garantis par Hydro-Québec. La région reçoit quoi elle, 2% des revenus? Une vraie honte», a souligné M. Bourque.

Toutes les familles du Québec ont vu leurs factures d’électricité augmenter de 10% au cours des trois dernières années pour éponger en majeure partie les pertes générées par les éoliennes, un déficit annuel de plusieurs centaines de millions de dollars. Le gouvernement du Québec a justifié l’autorisation des projets éoliens en invoquant les retombées économiques dans les régions. «Nous demandons aux élus locaux, maires et députés, de contraindre Éoliennes de l’Érable, par la voie juridique s’il le faut, à respecter ses obligations afin que toutes les retombées locales garanties atterrissent vraiment dans la région», a conclu M. Bourque.