360 000 chats vagabondent au Québec

TROIS-RIVIÈRES. Près de quatre ménages sur dix laissent présentement sortir leurs chats à l’extérieur. Des 39% des chats qui vont à l’extérieur, 24% des chats ont la liberté de vagabonder dans le voisinage en fonction de la journée ou de la saison.

C’est ce que révèle une récente étude de l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique des petits animaux, dont les résultats ont été dévoilés mardi à Trois-Rivières.

L’objectif de cet exercice était d’obtenir des données précises sur le pourcentage de Québécois qui font le choix, volontairement, de laisser leurs chats vagabonder à l’extérieur de la maison.

«En tenant compte du fait que les foyers québécois possèdent approximativement 1,5 million de chats et que 24% d’entre eux vont à l’extérieur et quittent la propriété, cela signifie qu’environ 360 000 chats ont le loisir de vagabonder dans le voisinage. Les propriétaires qui font sciemment ce choix doivent savoir que cela réduit l’espérance de vie de leur petite bête et accroît ses chances de contracter des maladies ou de subir des accidents», plaide Dre Valérie Trudel, présidente de l’AMVQ.

Mal identifiés

Le sondage a aussi relevé que la moitié (51%) des chats allant à l’extérieur n’a aucune identification adéquate. L’autre portion des foyers ayant au moins un chat sortant à l’extérieur a fait installer un collier à leur animal ou leur a implanté une micropuce les identifiant.

«C’est un non-sens de ne pas identifier son chat lorsqu’on réalise toute la peine encourue lors de la perte d’un petit compagnon, le taux élevé de chats jamais réclamés dans les refuges et le trop grand nombre d’euthanasies reliées à cet état de fait», note Dre Trudel.

À la Société protectrice des animaux (SPA) de la Mauricie, 70% des animaux recueillis sont des chats.

Pas de données régionales marquantes

Il est difficile de savoir si une région ou une autre se démarque positivement ou négativement dans cette étude provinciale.

«Les résultats par région sont trop parcellaires pour en retirer une statistique fiable. Il y a des disparités régionales et même municipales, mais on ne les a pas dans ce sondage-là. En général, cependant, les chiffres sont semblables de région en région. Il n’y a pas de différence marquée. Il faudrait refaire une étude plus pointue par région pour obtenir des résultats plus précis», commente Dre Trudel.

L’AMVQ demande d’ailleurs aux dirigeants municipaux de prendre les mesures nécessaires pour inciter les propriétaires à bien identifier leurs chats et développer des programmes pour favoriser la stérilisation des chats errants et ainsi diminuer les abandons.

«Ultimement, ce sont quand même les propriétaires qui ont la responsabilité non seulement de bien identifier leurs animaux, mais également de les faire stériliser.»

Stériliser son animal…pour sa santé

Pour réduire la surpopulation animale déplorée par les Sociétés protectrices des animaux depuis plusieurs années, l’AMVQ recommande la stérilisation des chats et des chiens, tant pour leur santé que pour les effets positifs sur la réduction de la surpopulation.

«La stérilisation d’un animal coûte environ 1% à 2% de ce qu’il coûtera à son propriétaire durant sa vie. La stérilisation a plusieurs bénéfices pour l’animal, plus principalement du côté de sa santé. Les femelles stérilisées, par exemple, éviteront davantage de contracter des tumeurs mammaires et des infections de l’utérus qui sont des conditions coûteuses à traiter et qui risquent d’entraîner l’euthanasie prématurée des animaux en raison des frais associés», précise Dre Valérie Trudel.

«C’est plus simple d’agir au départ que d’attendre que l’animal développe une maladie. La stérilisation est aussi importante pour les chats qui sortent à l’extérieur. Quand ils ne sont pas stérilisés, ils ont tendance à vagabonder plus et risquent davantage de se faire frapper par un véhicule», ajoute-t-elle.

«Je pense que les gens sont plus sensibilisés aux bienfaits de la stérilisation animale, mais il reste du chemin à faire globalement sur ce que ça représente d’avoir un animal de compagnie, notamment sur le plan des soins. C’est la responsabilité des propriétaires de voir à la stérilisation, la vaccination et à l’achat de nourriture de qualité pour leur animal. C’est une petite partie de la sensibilisation sur laquelle on doit mettre l’accent», conclut Dre Trudel.

Quelques chiffres

Coût moyen de la castration d’un chat. Le prix maximum observé au Québec était de 250 $.

20%

Pourcentage des chats disposant d’un collier avec identification écrite.

5%

Pourcentage des chats possédant une micropuce d’identification.

1,5 million

Nombre approximatif de chats que l’on retrouverait dans les foyers québécois.