«Quatre trente sous pour une piastre?»

VICTORIAVILLE. Jusqu’ici, on n’a peu entendu les groupes communautaires s’exprimer sur les changements aux structures que propose le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. «Plus le temps avance, moins on y voit clair. Avec le projet de loi 10, changera-t-on quatre trente sous pour une piastre?», se demande Chantal Charest, directrice générale de la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs (CDCBF).

Tout en disant que la requête des maires de Drummondville et de Victoriaville pour un CISSS au Centre-du-Québec avait son appui, c’est la formule même de la structure qui, de plus en plus, inquiète.

«En centralisant tout à Trois-Rivières, ce n’est rien pour nous rassurer. J’ai toujours été partisane d’avoir les structures près de nous», dit Mme Charest, rappelant son passé d’attachée politique du député d’Arthabaska Jacques Baril, à l’époque de la création de la région centricoise.

Mme Charest considère qu’en ravalant la requête des maires Cusson et Rayes à un simple combat électoraliste, le ministre Barrette parle comme si les gens d’ici ne connaissaient rien.

Elle ajoute que les annonces se succèdent sans être expliquées et que les organismes communautaires n’ont aucune idée de ce qui leur pend au bout du nez. Le printemps sera chaud, prédit-elle.

«C’est le brouillard actuellement et il nous est difficile de sortir sur la place publique quand on ne connaît pas les retombées de tout ce brassage de cartes. Le projet de loi 10 et les mesures d’austérité insécurisent tous les milieux. Tout le brassage de structures nous fera perdre des morceaux», commente encore la directrice générale de la CDCBF, évoquant la disparition de la Conférence régionale des élus et du Centre local de développement. «On ne pourra faire de miracles avec la moitié de l’argent», dit-elle encore.