En péril, la Maison de thérapie?

VICTORIAVILLE. Les coupes à l’aide sociale annoncées par le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale pourraient mettre la clé dans la porte de la Maison de thérapie Victoriaville-Arthabaska ouverte il y a deux ans. «Parce que 95% de nos clients sont des prestataires d’aide sociale», souligne le directeur général Benoît Prince.

M. Prince estime à 110 000 $, les pertes annuelles encourues par la Maison si le ministre François Blais ne revient pas sur sa décision. L’organisme ne pourrait survivre à ces pertes, d’autant, précise M. Prince, qu’il ne bénéficie d’aucune subvention.

Une thérapie coûte 200 $ pour les frais d’inscription et 10 $ par jour, sans compter les frais à assumer pour des déplacements (chez le médecin ou à l’hôpital par exemple), facture que ne pourraient absorber un prestataire d’aide sociale dont le chèque a été ramené à 200 $ par mois, explique M. Prince.

«Non seulement le ministère nous enlève de l’argent, mais il prive des prestataires d’aide sociale du soutien nécessaire à sortir de leurs dépendances aux drogues ou à l’alcool.»

Toujours selon le directeur général de la Maison de thérapie Victoriaville-Arthabaska soit les problèmes d’itinérance s’accentueront soit seront favorisés les plus gros centres de thérapie s’apparentant davantage à des milieux carcéraux.

M. Prince explique qu’à la maison de thérapie d’ici, il y a le même nombre d’intervenants (six) pour encadrer de façon serrée la trentaine de résidents que dans un grand centre accueillant entre 80 et 100 personnes.

L’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance dont fait partie la ressource victoriavilloise estime qu’une quarantaine de centres pourraient disparaître si le gouvernement du Québec ne modifiait pas sa décision. Elle fait valoir que rendant plus difficile l’accès à une thérapie, des milliers de personnes se retrouveront dans les hôpitaux, les prisons ou pire encore.

Outre les incidences sur les prestataires, la fermeture des centres entraînera la disparition de 800 emplois, précise encore Vincent Marcoux, directeur général de l’Association.

De son côté, les gens de la Maison de thérapie Victoriaville-Arthabaska veulent aller à la rencontre de la députée d’Arthabaska, Sylvie Roy.