Des musulmans demandent à Stephen Harper de s’excuser

Deux associations musulmanes demandent au premier ministre du Canada de s’excuser pour des propos qu’il a tenus lors de l’annonce du projet de loi de lutte contre le terrorisme.

Le Conseil national des musulmans canadiens (NCCM) et l’Association canadienne des avocats musulmans (CMLA) estiment que Stephen Harper (photo) a insinué que les mosquées sont des lieux où se fait la promotion du terrorisme.

Radio-Canada indique que durant la période de questions suivant son allocution prononcée à Richmond Hill, vendredi dernier, M. Harper a affirmé que «l’âge d’une personne ou le fait qu’elle se trouve dans son sous-sol, dans une mosquée ou ailleurs importe peu. Si vous êtes engagé dans des activités qui font la promotion ou l’apologie explicite du terrorisme, c’est un crime grave, peu importe qui vous êtes.»

Les deux associations musulmanes qualifient de «regrettables» les mots choisis par M. Harper, alors que les musulmans et leurs lieux de culte font déjà l’objet de propos haineux et de vandalisme.

«Nous avons trouvé que les commentaires du premier ministre semaient la division. Ce n’est pas ce que nous avons besoin d’entendre en ce moment», a affirmé à Radio-Canada hier Amira Elghawaby, du Conseil national des musulmans canadiens.

Cette dernière demande des excuses de la part de M. Harper et déplore son manque de soutien envers les musulmans canadiens victimes d’attaques haineuses.

Le cabinet du premier ministre a répondu par courriel à Radio-Canada que les deux associations musulmanes ont mal interprété ses propos. «Le premier ministre n’a pas dit que tous les cas de radicalisation se produisent dans les mosquées, a écrit l’attaché de presse de M. Harper, Carl Vallée. En fait, il a dit exactement le contraire. La radicalisation vers le terrorisme djihadiste peut se produire n’importe où.»