Gel, pluie, avaries… et dénigrement

Dans la suite de la publication par Hélène Ruel d’un article peu élogieux envers nos conducteurs de chasse-neige dans La Nouvelle du 8 janvier et publié le 5 janvier sur le site Internet du journal, en tant que conseiller municipal responsable de la voirie et du déneigement, je me sens interpelé. Si nous faisons une rétrospective de la situation, nous devons tenir compte, selon MétéoMédia, qu’il est tombé en 24 heures 27 millimètres de pluie (1 pouce) sur le territoire de Sainte-Hélène.

La journée d’avant, la plupart des chemins municipaux étaient sur le gravier et gelés profondément à la suite de la vague de froid des jours précédents. Le verglas du matin et la pluie de toute la journée ont vite fait de transformer les chemins en patinoire et de laver le sable qu’on y déversait. En matinée, un homme était en poste et un deuxième a été appelé en renfort. Nos ouvriers au déneigement travaillent sur des quarts de service de huit heures. Certains employés cette journée-là et le jour suivant ont fait deux quarts successifs, c’est-à-dire 16 heures. Cette journée-là, ils ont fait ce qu’ils devaient faire.

Oui, il s’est produit des avaries : crevaisons, chaînes brisées, le radiotéléphone d’un camion fonctionnait mal, on avait du mal à le joindre. Il y a même eu un camion dans le fossé. Un camion dans le fossé, ce n’est pas un camion en service. Pierre Lambert s’est offert pour porter secours à ce chauffeur en le retirant du fossé à l’aide du souffleur. Un camion avec une crevaison, ce n’est pas un camion en service pendant la réparation et ça prend deux hommes pour réparer la crevaison. Tout ça a créé des contretemps et du retard dans l’épandage d’abrasif. En tant que responsable du service de voirie au conseil municipal, je considère que nos employés font leur possible pour faire leur travail. Nos chauffeurs n’ont reçu qu’une très brève formation de la part de nos anciens permanents, ces derniers s’étant déclarés inaptes au travail tôt en début de saison à la suite des incidents reliés à leur travail et pour lesquels ils ont demandé et obtenu un congé de la CSST.

Nos travailleurs ont une expérience de conduite sur des camions et déneigeuses, mais ils sont en apprentissage sur nos routes, dans nos montagnes, avec nos côtes parfois longues et vertigineuses. De plus, le dimanche 4 janvier a été une journée exceptionnelle, même pour

Sainte-Hélène. Cette journée-là, le MTQ et la SQ demandaient aux gens de rester chez eux et de ne pas prendre la route, et ce, sur la presque totalité du Québec. Victoriaville et même Montréal étaient des patinoires. Pour ma part, je considère que leur travail est bien fait, que ces hommes ont leur travail à cœur et que ce dimanche-là, ils ont fait ce qu’ils pouvaient faire.

Je pense que Mme Ruel s’est fiée à des plaintes de citoyens frustrés pour produire son article. Elle devrait faire une tournée dans une déneigeuse pour comprendre la complexité de la tâche. Même s’il y a eu quelques personnes mal prises, aucune ne s’est retrouvée dans une situation à risque. D’autres ont peut-être été un peu trop téméraires pour sortir dans les conditions qui prévalaient.

Oui il est vrai que nos déneigeurs ne résident pas dans la municipalité. Malgré que les postes aient été affichés plusieurs semaines, voire plus d’un mois, personne de la municipalité ne s’est offert pour répondre à la demande. À Saint-Norbert aussi, le responsable des travaux publics réside à l’extérieur de la municipalité. Pour ma part, je pense que certains concitoyens devraient prendre en considération les conditions qui prévalent dans une telle situation avant de dénigrer ces hommes qui font un travail remarquable que la plupart d’entre nous ne peuvent faire et pour lequel d’autres refusent carrément de s’y engager.

Yvan Riopel

Conseiller municipal à Sainte-Hélène-de-Chester