Réal Courtemanche : «Un des cas les plus élevés sur l’échelle de psychopathie»

VICTORIAVILLE. Le psychiatre Pierre Rochette est formel : le Princevillois Réal Courtemanche, reconnu coupable le 28 mars d’enlèvement, de séquestration, de voies de fait armées, de menaces de mort, de déguisement et de port d’arme, constitue un cas de délinquant dangereux. «Il s’agit d’une psychopathie non traitable autre que par l’incarcération. Il n’existe aucun traitement reconnu», a indiqué le psychiatre.

Le docteur Rochette, médecin psychiatre à l’Institut Pinel depuis 2008, témoigne pour la poursuite qui souhaite faire déclarer Courtemanche délinquant dangereux à la suite de l’événement survenu le 30 juin 2011.

En début de témoignage, le psychiatre, qui cumule à ce jour 27 expertises en matière de délinquant dangereux ou à contrôler, a fait savoir que l’accusé représente «un des cas les plus élevés sur l’échelle de psychopathie».

«Son risque de dangerosité est relié à sa criminalité. Il présente un trouble de personnalité antisocial. Il a des valeurs de vie procriminelles et il n’apprend jamais de ses erreurs», a fait valoir le Dr Rochette.

Le psychiatre, en fonction des événements survenus, a décidé aussi d’évaluer Courtemanche au sujet de ses préférences sexuelles. «Les résultats sont très significatifs. Ils démontrent un intérêt déviant pour un comportement d’agression sexuelle avec violence. Le fait qu’il ait tiré la victime par les cheveux laisse croire qu’il aurait pu l’agresser, et même pire», a-t-il dit.

Heureusement, la victime, une jeune femme, a pu, à un certain moment, se défaire de son emprise.

Interrogé par la procureure de la poursuite, Me Ann Marie Prince, le Dr Rochette a soutenu que l’accusé de 51 ans agit vraisemblablement par opportunisme, lorsqu’une occasion se présente et au moment où il est intoxiqué.

Pour le psychiatre, Réal Courtemanche représente un risque élevé de récidive avec des impacts élevés sur autrui. «On ne peut pas négliger le potentiel de dangerosité de Monsieur», a fait valoir le psy, indiquant aussi ne pas avoir cru sa version. «Il a raconté une histoire abracadabrante, difficile à croire», a noté le Dr Rochette expliquant que son mandat d’expertise consiste à rechercher la vérité pour éclairer le Tribunal au meilleur de sa connaissance. «Nous devons constamment avoir un doute pour fournir une opinion la plus neutre et la plus près de la vérité possible», a-t-il souligné.

Me Prince du ministère public a aussi fait entendre la victime et sa mère qui ont livré d’émouvants témoignages, racontant notamment que leur vie a complètement basculé.

Plus de détails à venir.

L’audience reprend cet après-midi.