Alcool et sexe, un ménage parfois risqué

VICTORIAVILLE. Par une vidéo, des affiches et des bracelets en silicone, Action Toxicomanie Bois-Francs vient de lancer une campagne d’information et de sensibilisation aux incidences que l’alcool peut avoir sur ses pratiques sexuelles. «On a beaucoup traité des effets «désastreux» que l’alcool peut causer, au volant par exemple ou encore un coma éthylique à la suite d’un défi de calage. Mais il peut aussi induire des pratiques sexuelles à risques», explique Julie Berger, directrice générale d’Action Toxicomanie.

Entourée de représentantes de divers organismes partenaires, Mme Berger a souligné qu’il avait fallu deux ans pour mettre au point le contenu et le contenant de cette nouvelle campagne visant à protéger la santé sexuelle des jeunes.

Beaucoup par les réseaux sociaux, par les infirmières en milieu scolaire, par ces sept affiches qu’on placardera dans les lieux où se trouvent les jeunes, on multipliera le message «Contrôle ta consommation et si tu penses sexe, pense condoms!»

La vidéo que l’on retrouvera sur les réseaux sociaux donne le ton. On y voit des jeunes, leurs rires et leur plaisir lors d’un party bien arrosé, la suggestion d’une relation sexuelle non protégée entre deux jeunes et l’angoisse du lendemain… de veille. Elle devrait être diffusée par les réseaux sociaux cette année et dans les écoles l’an prochain.

Tant Julie Berger que la sexologue Audrey Épars disent qu’il y a beaucoup de liens à faire entre l’alcool et les relations sexuelles à risques. En hausse la consommation d’alcool et de substances illicites. En hausse aussi le nombre d’infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS). Et cela sans parler des grossesses non désirées, l’âge de plus en plus précoce pour une première relation sexuelle, les relations.

C’est un peu tout cela qu’aborde la campagne d’Action Toxicomanie. Et plus encore, alors que, par le Web, l’intimité de l’un ou l’autre n’est plus nécessairement protégée par les quatre murs d’une chambre à coucher. Aujourd’hui, c’est toute la planète qui pourrait assister, par exemple, à ces poses audacieuses que l’on avait accepté de prendre devant une caméra par un soir d’ivresse. Deux affiches invitent les jeunes à protéger et leur intimité et leur réputation.

En organisant cette campagne, Action Toxicomanie veut, comme pour ses autres opérations de sensibilisation, contribuer à promouvoir de saines habitudes de vie, cela sans emprunter une attitude moralisatrice.

Julie Berger constate que les jeunes manquent d’informations… et qu’ils lisent peu sur ces questions. Et ils sont rares ceux qui savent qu’existe la pilule du lendemain. «Avoir de bonnes pratiques préventives dès le début du secondaire, à même l’école, est primordial puisque les jeunes rapportent ne pas aller chercher de l’information par eux-mêmes, lorsqu’ils pensent avoir une problématique quelconque.

Elle répond qu’il n’appartient pas à un organisme comme celui qu’elle dirige de militer pour le retour des cours d’éducation sexuelle à l’école. Par sa campagne, Action Toxicomanie comble toutefois un manque à cet égard.