Trois histoires, un même combat

PLESSISVILLE. Le V. Boutin a décidé de s’engager dans la lutte contre le cancer en s’associant au Relais pour la vie de la MRC de L’Érable. À l’image du circuit Courteau (LHJMQ), l’organisation était vêtue de rose pour son duel contre les Draveurs de Trois-Rivières, vendredi soir.

Avant le début de la rencontre, la formation plessisvilloise a rendu un vibrant hommage à trois personnes ayant combattu le cancer. Il s’agit de Janick Bergeron, Yannick Poisson et Mikaël Beaudet. Trois histoires différentes certes, mais dont le combat, lui, était le même.

Tout d’abord, la jeune femme de 24 ans, dont le père, Mario, a été l’un des premiers entraîneurs de la concession, a gagné sa bataille, à 15 ans, contre une maladie qui affectait son œil gauche, la Rhabdomyosarcome embryonnaire. Cela n’a toutefois pas été facile, puisqu’il aura fallu des séances de chimiothérapie sur une période de six mois au CHUQ et cinq semaines de radiothérapie à l’Hôtel-Dieu de Québec pour arriver à vaincre la maladie.

«Je n’étais qu’une adolescente à l’époque, alors perdre mes cheveux a été une épreuve difficile. Par chance que mes amis et mes proches étaient présents. Ils ont été les ingrédients de ma réussite face à la maladie», a confié la sœur de Félix-Antoine Bergeron, ancien capitaine des Cataractes de Shawinigan et actuel porte-couleurs du Titan de Princeville.

En rémission depuis 2006, l’éducatrice à l’enfance s’engage à son tour pour la cause en étant bénévole pour le Relais pour la vie de Victoriaville. À ses yeux, la cérémonie d’avant-match a été quelque chose de spécial, d’autant plus qu’elle a reçu son chandail rose de la part du capitaine du V. Boutin, Jason Pitt, qu’elle connaît bien en raison de son frère.

Pour sa part, Yannick Poisson a dû se battre contre la leucémie aiguë lymphoblastique alors qu’il n’avait que 24 ans. Trois années plus tard, le menuisier à la Commission scolaire des Bois-Francs a rechuté et cette fois-ci, il a eu besoin d’une greffe de la moelle osseuse.

«Ma sœur était compatible avec moi, alors elle a été ma donneuse, a-t-il raconté. Entretemps, j’ai développé une autre maladie, la GVH (Greffon vs Hôte) chronique. En d’autres termes, la moelle de ma sœur tente de sortir de mon corps, qui essaie de l’autre côté de la garder.»

Outre ce symptôme, le Plessisvillois de 43 ans a ajouté qu’il a perdu sa masse musculaire et que ses poumons étaient également affectés. Longuement suivi pour cet effet secondaire, il a cependant révélé que ses traitements sont terminés depuis un mois.

L’ancien porte-couleurs des Ambassadeurs de Plessisville à l’époque a néanmoins indiqué qu’il reprend tranquillement le dessus. Enfin, tout comme Janick Bergeron, il a été ému d’un tel geste de la part de l’organisation. «De voir autant de gens qui pensent à nous à travers la maladie est réconfortant. On se dit qu’on n’est pas seul», a-t-il souligné.

De son côté, Mikaël est l’aîné d’une famille de quatre garçons chez les Beaudet. À 20 ans, en 2006, alors qu’il s’alignait avec le V. Boutin, il a appris qu’il était atteint d’un cancer du testicule. Il a dû subir deux opérations ainsi qu’une intense séance de quatre mois de traitements de chimiothérapie.

À l’image d’un sportif connu ayant vaincu ce cancer, le cycliste Lance Armstrong, le banquier de profession de 28 ans a triomphé et a même pu réintégrer les rangs de la formation de L’Érable à sa saison de 21 ans. Il a même joué une année sur le Vieux Continent.

Un brin nostalgique lorsqu’il a foulé la glace de l’aréna Léo-Paul-Boutin, c’est son frère, Étienne, qui s’aligne avec le V. Boutin, qui lui a remis son chandail rose. Un moment rempli d’émotions pour le jeune homme.

«Le plus important lorsque tu fais face à une épreuve comme celle-ci, c’est de garder le moral et d’avoir un immense support de ta famille et de tes amis. Je me souviens que quand j’ai dû quitter l’équipe, Réal (Drolet), François (Biron) et notre capitaine, Hugo (Lamontagne), avaient organisé un événement semblable et je leur lève mon chapeau aujourd’hui pour tout ce qu’ils ont accompli depuis. Ils ont vraiment à cœur le bien de tout le monde», a-t-il confié.

Plus de 400 personnes ont assisté au match entre le V. Boutin et les Draveurs de Trois-Rivières, remporté par la marque de 6 à 3 par les locaux. Au cours de la partie, tous les pourboires de la vente de boissons alcoolisées, de la vente de billets pour les chandails roses de l’équipe ainsi que les ventes du moitié-moitié étaient consacrés au Relais pour la vie. Le président de l’organisme, Serge Barthell, a annoncé que 2500 $ avaient été amassés au cours de la soirée. «Ça a été une agréable surprise. Nous sommes extrêmement heureux du résultat et tout le mérite revient au V. Boutin ainsi qu’à ses organisateurs», a-t-il fait valoir. Par ailleurs, M. Barthell a ajouté que l’association entre les deux organisations ne s’arrêterait pas là. En effet, il a conclu en mentionnant que l’activité-bénéfice sera de retour l’an prochain.