De grandes ambitions pour Mandat et Pyrochta

VICTORIAVILLE. Filip Pyrochta a donné ses premiers coups de patin dans l’uniforme des Tigres mardi, au Complexe sportif Sani Marc. Le défenseur tchèque n’a pas mal paru, faisant preuve d’une grande mobilité et d’une bonne vision du jeu.

Il faut dire qu’il a déjà 18 ans. L’état-major des félins s’attend donc à ce qu’il contribue dès cette saison aux succès de l’équipe. Pour faciliter son intégration, lui qui parle un anglais approximatif, Jan Mandat l’a pris sous son aile.

Il devrait lui fournir une aide précieuse, tant pour s’adapter à la culture québécoise que pour franchir plus aisément la barrière de la langue. «L’an dernier, ça m’a pris environ trois mois avant de commencer à être à l’aise», a expliqué Mandat qui, à 18 ans, en sera à sa deuxième campagne dans les Bois-Francs.

Lui-même avait bénéficié du soutien de son compatriote Petr Sidlik à son arrivée. À sa première saison en sol nord-américain, Mandat a été limité à 33 points, dont 12 buts, en 61 rencontres. Il n’était cependant âgé que de 17 ans.

«L’adaptation est le principal défi lorsqu’on arrive ici. Tout est nouveau, la plupart des joueurs parlent français et le calibre de jeu est différent», a-t-il poursuivi, lui qui a appris, depuis ce temps, quelques rudiments de la langue de Molière.

Bien que Pyrochta comprend sommairement l’anglais, pas question, du moins pour l’instant, de donner une entrevue dans la langue de Shakespeare. Il demande plutôt à Mandat de jouer les interprètes pour les besoins de la cause.

Pyrochta, par l’entremise de son compatriote et ami, explique qu’il n’a jamais hésité à faire le saut dans la Ligue canadienne de hockey. Il n’avait cependant pas d’entente au préalable avec une formation lors de la sélection européenne. «Je n’avais aucune idée où j’aboutirais», a lancé le poulain de l’agent Allan Walsh.

D’ailleurs, c’est évidemment dans le but d’être repêché par une formation de la Ligue nationale de hockey qu’il a décidé de joindre les rangs des Tigres. Il souhaite donc connaître une bonne première saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. «Je suis un défenseur complet, qui bouge bien la rondelle. Je peux aussi contribuer offensivement», a expliqué l’athlète de 6′ et 179 livres. Pas nécessairement reconnu pour sa robustesse, il dit ne pas craindre la circulation.

La prochaine campagne sera donc déterminante pour les deux joueurs tchèques des félins. Les deux espèrent attirer l’attention d’une formation du circuit Bettman. De surcroit, ils pourraient participer au championnat mondial junior, en décembre prochain, à Montréal et Toronto. Le camp d’évaluation national de la République tchèque a eu lieu tout juste avant le début du camp d’entraînement des Tigres.

De bons mots pour Pyrochta

L’entraîneur-chef Bruce Richardson connaît encore très peu la nouvelle recrue des Tigres. Il dit avoir apprécié ce qu’il a vu de Pyrochta jusqu’ici. Ce dernier, mardi soir, à son premier match intra-équipe avec les Tigres, a été à l’origine d’un but. Aux côtés de l’Américain Cameron Yarwood, en supériorité numérique, Pyrochta a bien vu le jeu se dessiner devant lui. Les deux défenseurs se sont croisés à la ligne bleue pour interchanger de position. Yarwood a tiré. Le retour de lancer s’est retrouvé au fond du filet.

Richardson insiste cependant sur le fait que Pyrochta aura certainement besoin de quelques semaines d’adaptation. L’entraîneur-chef dit avoir vécu un dépaysement culturel semblable durant sa carrière de hockeyeur. Il est donc bien placé pour comprendre son nouveau protégé. «Je l’ai vécu à 30 ans, lorsque je me suis joint à une formation allemande. Tout était très différent. Ce n’est pas évident de s’intégrer rapidement», a-t-il dit.

À savoir la prononciation exacte du nom de Pyrochta, Richardson admet s’interroger. «Je vais l’appeler Filip!», a-t-il conclu avec le sourire.