James Phelan habité par des sentiments partagés

HOCKEY. James Phelan ne se défile pas. Il n’était pas si emballé de joindre les Tigres initialement. Échangé par les Cataractes en compagnie d’un choix de troisième tour pour Gabriel Gagné, il ne l’avait pas vu venir.

Il faut dire qu’il attendait impatiemment cette occasion de s’aligner avec une équipe aspirante. Avec les Cataractes depuis l’âge de 16 ans, le joueur d’avant de 18 ans était très excité à l’idée de tenter d’aller jusqu’au bout avec la formation mauricienne qui l’a repêché en deuxième ronde.

«Sur le coup, j’étais sous le choc. J’étais émotif, surtout parce qu’on visait la coupe. Je ne pensais pas partir. Je n’avais pas entendu mon nom dans aucune rumeur de transaction», reconnaît-il.

Phelan s’est cependant vite rendu à l’évidence. Le hockey junior peut être cruel. Ciblé par les Tigres, qui recherchaient à tout prix des joueurs de 18 ans, une lacune au sein de l’alignement, il a finalement été contraint de faire ses valises.

Après avoir digéré la nouvelle, il a eu de bonnes discussions avec le directeur général Daniel Fréchette et l’entraîneur-chef Bruce Richardson. Ça lui a permis de jeter un regard différent sur la situation. «Ça m’a permis de réaliser l’opportunité qui m’était offerte. J’aurai l’occasion de m’épanouir davantage avec les Tigres. J’ai réalisé qu’un porte venait de s’ouvrir», a-t-il exprimé.

En effet, les félins comptent lui confier plus de responsabilités, lui qui campait un rôle de soutien avec les Cataractes. «Entendons-nous, je ne suis pas un joueur offensif de nature, mais je peux contribuer davantage», a-t-il fait savoir.

Reconnu pour sa fougue, son caractère et son dévouement, il saura aussi pallier un criant besoin sur les mises en jeu chez les félins. Il est bâti dans le moule de l’entraîneur-chef Bruce Richardson.

«Je veux gagner, peu importe mon rôle. Lorsqu’on accepte notre sort, ça fait de nous une meilleure équipe», a-t-il ajouté.

C’est, ni plus ni moins, sa marque de commerce depuis qu’il chausse des patins. «James est très travaillant. Les gens vont l’aimer», commente Gabriel Gagné, qui a disputé son hockey mineur avec lui.

Phelan a soulevé la coupe Jimmy-Ferrari à sa seule saison dans la Ligue de hockey midget AAA du Québec. Une fois de plus, il campait un rôle de soutien. «Nous avions une dizaine de joueurs repêchés dans la LHJMQ, une très grosse équipe. Une fois de plus, je jouais sur le troisième trio. Ce fut une saison incroyable», a-t-il rappelé, lui qui défendait les couleurs du Rousseau Royal de Laval-Montréal.

Cette transaction entre les Tigres et les Cataractes a fait beaucoup jaser au cours du week-end. Plusieurs ont été surpris du prix payé par les Mauriciens pour obtenir Gagné. Phelan, lui, n’a pas caché qu’il s’est senti désiré. «Être échangé contre un aussi bon joueur n’est pas une pression additionnelle à mes yeux. C’est plutôt flatteur de voir que j’ai autant de valeur aux yeux des Tigres», a-t-il poursuivi.

Phelan, d’ailleurs, dit qu’il croyait aboutir avec les Tigres à son année de repêchage. Son entretien avec les recruteurs de l’équipe avait été particulièrement positif. «C’était une équipe que j’appréciais beaucoup», a-t-il conclu.