L’exposition Di ou id présentée à la Bibliothèque de Princeville

ARTS VISUELS. Le projet artistique intitulé Di ou id (Déficience intellectuelle ou intelligence différente) réalisé par Sophie Chabot offre des résultats surprenants. Le public est d’ailleurs invité à assister au vernissage de l’exposition qui se déroulera le 17 mars prochain dans le cadre d’un 5 à 7 à la Bibliothèque Madeleine-Bélanger à Princeville.

L’artiste originaire de Plessisville, et qui habite maintenant Victoriaville, a obtenu une bourse du Conseil des arts et lettres du Québec (CALQ) pour la réalisation de ce projet qui sort des sentiers battus puisqu’il a nécessité l’implication de 10 personnes vivant avec une déficience intellectuelle, membres de l’Association des personnes handicapées de L’Érable.

Son projet a consisté à réaliser des œuvres picturales, à partir des créations des participants qui ont été invités à prendre part à des ateliers créatifs en sa compagnie. «Je ne m’attendais pas à de tels résultats. Pour l’exposition, j’ai voulu garder leurs œuvres les plus intactes possible sans trop les dénaturer et en les reproduisant sur du beau papier tout en faisant ressortir les couleurs, les contrastes et la lumière. Pour d’autres, j’ai tout simplement changé le médium pour les intégrer avec les notions de transparence et d’absence de filtres, des qualités que j’ai retrouvées chez ces personnes», d’expliquer Sophie.

Un appareil de photographie numérique professionnel ainsi qu’un numériseur ont été utilisés ainsi que différents programmes informatiques tels qu’Adobe Photoshop, Adobe Lightroom et Adobe Première.

Bâtie autour de cette bibliothèque d’images qui s’inspire de leur création, l’exposition comprendra également une série de photographies originales réalisées par l’artiste qui a tenu à partager sa propre expérience et sa réflexion sur ces personnes et de ce qu’elles apportent à la société. «Si nous étions toutes des personnes aussi spontanées et transparentes qu’elles, il y aurait moins de problèmes relationnels dans la société», croit l’artiste.

«Ce fut vraiment un projet qui me ressemble et qui m’a permis d’unir mon côté humaniste (elle est aussi infirmière) et artistique en exprimant ce que j’ai découvert sur ces personnes», ajoute Sophie. «Finalement, nous sommes tous différents, mais certaines personnes ont une étiquette et d’autres pas», retient-elle de son projet.

Sophie croit que l’exposition amènera le spectateur à réfléchir sur sa propre différence en tant que personne, et ce même s’il n’a pas un diagnostic, et comment cette différence peut devenir une force. «J’ai adoré être en contact avec ces personnes qui sont spontanées et vraies. Ce fut une expérience où je me suis complètement sentie à l’aise d’être moi-même.»

L’exposition à la Bibliothèque Madeleine-Bélanger se déroulera du 17 mars jusqu’au 14 avril. Les personnes vivant avec une déficience intellectuelle et qui ont participé au projet seront présentes lors du vernissage qui coïncidera avec la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle. Évidemment qu’il s’agira d’un grand événement pour elles.

Notons finalement que l’exposition sera reprise en juin à la Maison Fleury à Victoriaville et à l’espace Corrid’Art à Bécancour durant l’automne.

Le Musée Laurier et le GRAVE de Victoriaville, Érable Tourisme et Culture – Table arts visuels, artisan et musée, ainsi que le Corrid’Art de Culture Centre-du-Québec de Bécancour sont les partenaires de diffusion dans cette aventure. Évidemment, l’implication de l’Association des personnes handicapées de L’Érable est ici de la plus haute importance.